Commerce : Sur le tronçon Bamako-Abidjan : payer à tous prix (troisième partie)
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Corruption : Sur le tronçon Bamako-Abidjan, payer à tous prix (première partie)

Corruption, intimidations, les agents de la douane et de la police en station sur le trajet Bamako-Abidjan sont devenus des experts en extorsion. Ils pillent sans aucune explication les pauvres voyageurs. Du territoire malien à celui des Ivoiriens, le blogueur Moussa nous partage le calvaire des commerçantes de pagnes et de bazins, qui, au fur et à mesure du temps, ont fini par s’habituer à ces actes de corruption devenus monnaie courante sur ledit trajet.

 Assise sur un banc, la tête dans la main droite, le regard inquiet s’attardant sur deux valises et trois gros colis enroulés chacun dans un sac de riz, Alima attend la peur au ventre que commence l’enregistrement des bagages pour les voyageurs à destination d’Abidjan. Si la durée du trajet depuis Bamako est normalement de 24h en bus, Alima devra passer un jour de plus à la frontière entre le Mali et la Côte d’ivoire pour dédouaner ses marchandises.

L’art de la négociation, spécialité des chauffeurs de bus

Le contrôleur lui explique que pour arriver à Pogo (poste de contrôle frontalier sur le territoire ivoirien) il y a quatre barrages de la police et de la douane avec lesquels il faudra négocier. Alima a donc le choix entre se charger elle-même de la négociation ou laisser cela au chauffeur du bus.

En terrain connu, elle sait pertinemment que la deuxième option était la bonne, car entre les chauffeurs et les agents de la douane, les relations sont déjà établies, ce qui facilitera les négociations. Ça devrait plutôt l’arranger. « Combien ? »,  demande-t-elle sans lever les yeux de ses colis. « 180 000 Fcfa », répond le chauffeur. Sans dire un mot, Alima lui tourne le dos comme si elle venait d’entendre un malheur, avant de revenir tout à coup sur ses marches. « Mais, c’est trop cher ! Tu sais bien que je n’ai pas cette somme. S’il te plait  revois ton prix. »

Durant les dix dernières minutes avant le départ du bus, Alima essaye tant bien que mal de négocier avec le chauffeur. Il finit par accepter 140 000 Fcfa. Il lui précise par contre, qu’il n’est pas sûr de pouvoir soudoyer la pléiade de postes de douane et de police jusqu’à destination avec cette somme. Alima était pourtant certaine que les 140 000 Fcfa étaient largement suffisants pour négocier les agents de douane, mais elle n’ignorait cependant pas que cette pratique était également un bon business pour ces chauffeurs de bus qui s’y donnaient à cœur joie.

 

A suivre…

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