[HUMEUR] Lettre à mes abuseurs
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[HUMEUR] Lettre à mes abuseurs

Dans cette lettre, une blogueuse partage son expérience d’abus sexuel dans son enfance. Elle tient surtout à ce que ceux qui commettent cet acte ignoble comprennent combien ils affectent la vie de leur victime. 

Chers abuseurs,

Voici les mots que la fille que vous avez attouchée sexuellement souhaite vous faire entendre. Si vous ne pouvez pas lire ceci, j’espère que ceux qui ont commis des attouchements ou envisagent de le faire le pourront et comprendront à quel point leurs actions sont horriblement destructrices.

Je n’étais qu’une enfant. Mon souvenir du jour où vous avez touché mes parties intimes est flou, mais l’impact détruit encore ma vie des décennies après vos horribles actions. Le sentiment le plus horripilant vient du fait que vous êtes tous des membres de ma famille en qui mes parents avaient confiance et dont ils pensaient qu’ils ne me feraient jamais de mal ou me verraient comme un objet sexuel. Ils pensaient que vous me protégeriez, parce que vous êtes l’oncle de maman, le demi-frère de maman, le neveu de papa, l’ami de papa, les conjoints de mes cousines. Et vous étiez tous adultes. Et moi, juste une petite fille sans défense.

Le malheur d’être abusée par un parent proche

J’avais quatre, six, douze, quinze ans, quand chacun de vous m’a infligé ces actions horribles et m’a touchée de ses mains dégoutantes. Vous avez pensé que j’étais naïve et que je ne comprendrais pas vos actions égoïstes. Pourtant, je ressens toujours leur effet. 

Vous n’avez jamais eu la chance de pénétrer mon vagin, mais si vous l’aviez eu, vous l’auriez fait. Le demi-frère de maman a essayé quand j’avais six ans, il est monté sur moi pendant que je faisais la sieste. Cher oncle abuseur, ton poids m’a réveillé, mais je n’ai pas osé parler. Cependant, avant que tu ne puisses me pénétrer sur le lit de ta maman dans ton village, lors de ma visite pendant les vacances scolaires, quelqu’un a appelé ton nom. Je ne saurai jamais qui c’était, mais la personne m’a sauvée du pire. Tu ne m’as peut-être pas pénétrée, mais à cause de ton action sadique, je ne peux toujours pas faire la sieste. De ce jour fatidique à aujourd’hui -début de ma trentaine – je tombe toujours malade quand je fais la sieste.

Cher grand-oncle et agresseur, oncle de maman, tu as touché mon vagin, tu souriais, je peux encore voir tes dents sataniques et tes fossettes. Tous pensaient que tu étais un grand musulman, un grand prédicateur, un adorateur de Dieu et un homme de Dieu. Mais tu n’es qu’un abuseur : j’avais le même âge que ta fille et nous nous ressemblons. Mais cela ne t’a pas empêché de me faire ça. Plus tard, j’apprendrai, cher grand-oncle, que tu as fait de même à beaucoup de mes cousins et cousines. Pourtant, aucune de nous n’a parlé à un adulte ou à nos parents, mais nous en avons parlé entre nous à l’adolescence.

Cher ami de papa, tu m’as touchée quand j’avais quinze ans. Tu as essayé de m’inciter à me rapprocher de toi. Mais, j’ai toujours évité le salon de maman quand tu y étais seul. Un jour, j’ai amené ma petite nièce avec moi. Cela ne t’a pas empêché d’essayer. Je peux encore sentir ta prise sur mon poignet. Tu es aussi censé être un parent, un ami de mon père, un marabout de Dieu.

Peur récurrente des parents de sexe masculin 

Le mari de ma chère cousine, j’avais quinze ans et tu m’as appelé dans ta boutique, derrière le comptoir. Moi, naïve, je suis venue, mais ton contact sur ma poitrine et la demande d’un baiser sur ta joue m’ont paralysée. Et quand j’ai demandé si c’était normal, halal, tu as dit : « Oui, si on s’aime ». À partir de ce jour, j’ai essayé d’éviter tout contact avec toi et de ne jamais te rencontrer, même dans les couloirs de la maison. Ce que tu as en commun avec les agresseurs ci-dessus, c’est que vous êtes tous des parents, et que vous êtes également des marabouts, des imams, et que vous êtes supposés guider l’Umma islamique, la communauté des musulmans.

Chers abuseurs, je vois encore certains d’entre vous fréquemment, mais les autres rarement. Pourtant, le traumatisme que vous m’avez laissé me hante toujours. Beaucoup pensent que je devrais surmonter tout ça. Mais ce n’est pas quelque chose qu’on surmonte. À cause de vous, chaque fois que je vois mon frère, mon mari, je ressens des doutes face à eux, et je me demande s’ils ont eux aussi attouché un enfant. Pire, je deviens extrêmement anxieuse quand je les vois avec leurs nièces. Mon mari en est tellement conscient qu’il évite tout contact avec les enfants. Et donc, ma famille a commencé à penser qu’il détestait les enfants.

Chers abuseurs, à cause de vous, dans mon esprit, mon père pourrait avoir abusé, ou a effectivement abusé des jeunes filles. À cause de vous, je ne ferai jamais confiance à aucun parent de sexe masculin. À cause de vous, mes enfants ne joueront jamais avec mes propres frères. Mon propre père et d’autres parents de sexe masculin ne resteront jamais seuls avec eux. 

Chers abuseurs, à cause de vous, j’ai prévenu mes petites sœurs de ne jamais faire confiance à un parent de sexe masculin. Je leur ai intimé que, chaque fois qu’on oserait les toucher, elles doivent m’en parler, et que je trainerai leurs abuseurs devant la justice. Chers agresseurs, à cause de vous, je vois chaque homme comme un agresseur d’enfants.

Chers agresseurs, grâce à vous, je plaide contre les attouchements sexuels et les abus contre des enfants. Je suppose qu’à partir d’une mauvaise expérience, j’ai pu réaliser beaucoup de changements dans la vie des autres. Une chose est sûre : vous avez détruit ma vie, mais vous m’avez rendu plus alerte, et je donnerai ma vie pour sauver des jeunes filles de prédateurs comme vous !

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Les commentaires récents (7)

  1. Jai beaucoup apprécié l’article sa tournure. Mais j’ai trouvé sexiste et ne culpabilise pas tous les abuseurs, tous ces violeurs qui dorment dans les maisons et abusent de la confiance. Il n y a pas que les filles qui sont abusees il y a aussi les garçons. J’aurai souhaité que tous les briseurs, ces violeurs soient traités et mis sur le même banc sans discrimination car il n y a pas de bon viol ou un bon abus. Violeur/violeuse, tout auteur d’abus peu importe son genre/orientation sexuelle mérite la punition car il détruit une vie. Merci. Courage

    1. En fait l’article est un vécu personnel. Vu que je suis une fille, donc c’est ma perspective que je détails. Sinon si un garçon veut témoigner, je penses que benbere acceptera de publier. Merci

      1. J’ai vécu la même chose et je peux vous assurer que c’est ignoble tu es courageuse et moi qui n’arrive toujours pas à me débarrasser de cette triste vécu

  2. Je pense qu’il faut prendre tes responsabilités en traduisant les auteurs de ces actes devant les autorités competantes, sinon vous montrerez complice, et vous dites que ce sont des imams pensées vous que ces genres doivent guider la foi des musulmans. Assumez vous c’ est le meilleur protection que Vœu pourriez offrir à vos sœurs, filles et autres…