Santé : « Se faire dépister, c’est aussi revendiquer son droit à la santé »
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Santé : « Se faire dépister, c’est aussi revendiquer son droit à la santé »

Se faire dépister est nécessaire afin de mieux prévenir ou traiter des cas de maladies que nous portons souvent sans nous en rendre compte.

Le dépistage, par définition, consiste à diagnostiquer chez une personne, semblant être en bonne santé ou pas, certaines maladies à un état souvent plus ou moins avancé. Il permet ainsi de vérifier la présence ou non des signes précurseurs d’une maladie.

Cependant, il est important de ne pas confondre la notion de dépistage à celle de diagnostic précoce : « Le dépistage, selon l’Organisation mondiale de la santé  (OMS), invite les personnes n’ayant pas de symptômes à entreprendre un test, alors que le diagnostic précoce vise à dépister une maladie le plus tôt possible chez les personnes présentant des symptômes ».

En d’autres termes, le premier intervient au niveau d’une population en bonne santé apparente afin de leur rendre un service, alors que le second se présente comme un service que l’on fournit à des individus présentant des symptômes ou des signes de maladie.

« Mettre les autres à l’abri »

Dans le cas du virus de l’immunodéficience humaine (VIH), le dépistage permet de savoir si on en est porteur ou non. Les traitements anti-rétroviraux sont gratuits dans la plupart des pays, dont le Mali, mais encore faut-il savoir que l’on vit avec le virus. Or, selon le Programme commun des Nations unies de lutte contre le sida (Onusida), 7,1 millions des 38 millions de personnes vivant avec le VIH en 2019 ignoraient leur statut.

La personne vivant avec le VIH, qui ignore son statut, peut exposer d’autres vies au VIH. La transmission peut se faire par voie sexuelle, sanguine ou de la mère à l’enfant. Alors que, si après dépistage, l’on est déclaré porteur du VIH, on pourra non seulement engager un traitement et vivre longtemps et bien portant, mais aussi mettre les autres à l’abri en adoptant les comportements adéquats de prévention.

« Dépistage gratuit, confidentiel et volontaire »

Au Mali, le dépistage est gratuit, confidentiel et volontaire, notamment pour des maladies comme le VIH et la tuberculose. Il s’effectue dans les centres de santé publics et dans d’autres lieux tels que les sites de prise en charge des associations communautaires, parmi lesquelles ARCAD-Santé PLUS, Soutoura ou encore Walé à Ségou et Kénédougou Solidarité à Sikasso avec des équipes mobiles. Mais le constat est, malheureusement, que peu sont ceux qui se prêtent au dépistage dans une logique préventive.

Pour Dr Youssouf Traoré, de l’ONG ARCAD Santé PLUS, tout le monde est invité à faire le dépistage : « Quelqu’un qui vient pour le test, s’il connait son statut, pourra se protéger et protéger les autres. » « Si le résultat est positif, nous ne le souhaitons pas, nous faisons la prise en charge. Si c’est négatif, ce que nous souhaitons, vous aurez toutes les informations sur votre état de santé pour ne pas tomber dans le flou », ajoute-t-il.

Il faut donc se rendre à l’évidence que le dépistage est d’une importance capitale pour informer les populations sur leur état de santé et son évolution afin de mieux prévenir et anticiper des maladies. Se faire dépister, c’est aussi une façon de revendiquer son droit à la santé.


Ce billet de blog est réalisé en partenariat avec le Fonds mondial, le Haut conseil national de lutte contre le sida, Catholic Relief Services et ARCAD-Santé Plus.

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