Tchad – « Contre vents et marées » : Dinguest Zenaba contre la stigmatisation des malades du sida
article comment count is: 0

Tchad – « Contre vents et marées » : Dinguest Zenaba contre la stigmatisation des malades du sida

Dinguest Zenaba, avec « Contre vents et marées », sensibilise sur la stigmatisation des personnes porteuses du virus du sida

Contre vents et marées de l’écrivaine tchadienne Dinguest Zenaba est un roman qui traite de la question de la stigmatisation des personnes infectées par le VIH/sida au sein de la société tchadienne. Sociologue de formation, passionnée de sujets de société, Zenaba a publié en mai 2018 son premier roman Hourriya : une vie brisée (Ed. Le Pays), à N’Djamena.

Le vendredi 13 mai dernier, Contre vents et marées, publié en juin 2021 chez Figuira éditions (Mali), a été présenté, en présence de son auteure, lors d’un café littéraire au siège de son éditeur. Dans ce second roman, Zenaba raconte l’histoire de Halima, une jeune fille ambitieuse. Son récit commence dans son village natal d’Abka, « […] coincé entre d’énormes rochers, avec pour chef Nabil, quatre-vingt-dix ans révolus, la tête chenue et la moustache hérissée […] ».

A Abka, Halima est élevée par ses parents, mariés depuis 20 ans, dont elle était l’unique enfant. Ces derniers l’inscrivent à l’école pour qu’elle puisse se construire un avenir. Intelligente et belle, Halima rêve de devenir une grande journaliste à la radio.

Dans ce village, comme beaucoup d’autres en Afrique, les études s’arrêtent en classe de 6e année (CM1) pour beaucoup d’enfants inscrits à l’école. « La seule école qui existait dans ce village s’arrêtait au CM2. Les personnes instruites se comptaient sur le bout des doigts et n’étaient présentes à Abka que pour le service », écrit Dinguest.

Comme sa tante Selmina – « mariée au transitaire le plus convoité de la ville » de N’Djam, diminutif de N’Djamena, dans le langage familier – le lui a promis, la belle et innocence Halima aura l’occasion d’aller poursuivre ses études en ville. Partir à N’Djam « pour apprendre à parler à la radio, comme elle aime à le dire », devenir une grande journaliste, « et revenir changer le visage triste et monotone de [son] village ».

A la rue

Sa tante Selmina, mère de deux enfants, Tah et Saha, tiendra promesse en venant la chercher au village dans « une berline noire maculée de boue » pour qu’elle habite avec elle dans la capitale tchadienne. Mais, malheureusement, une fois en ville le calvaire commence pour elle. La « rieuse et ambitieuse » Halima finit par se retrouver à la rue. Elle n’y a pas de bonnes fréquentations, passe même par « le très tristement célèbre marché Mokolo » où elle se prostitue et finit par contracter le VIH/sida.

Avec le temps, elle aura la chance de rencontrer un médecin traitant. Ce dernier lui conseille régulièrement de ne pas lâcher prise et de prendre ses médicaments. Avec le temps, elle finit par rencontrer l’amour de sa vie et par avoir un enfant et en adoptera un autre d’un orphelinat.

« Et voilà ! La revanche de l’amour sur la barbarie humaine. L’amour comme l’Alpha et l’Oméga de la vie sur terre. Le conte de Dinguest Zenaba nous a d’abord plongés dans l’abime de la cruauté humaine avant de nous repêcher comme par une sorte de rédemption poétique », résume le préfacier Nocky Djedanoum, écrivain tchadien et promoteur culturel.


Contre vents et marées, de Dinguest Zenaba, Figuira éditions, 144 pages

Est-ce que vous avez trouvé cet article utile?

Partagez-nous votre opinion