Vaccination anti-Covid : entre pression et impatience
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Vaccination anti-Covid : entre pression et impatience

La campagne de vaccination anti-Covid suit son cours à Bamako et dans les régions. Les équipes de vaccinateurs déployés font face à l’impatience et la pression de nombreux candidats au vaccin.

Cet a été initialement publié par maliweb.net.

Les relations entre les usagers des centres de santé publics et le personnel soignant ne se sont pas toujours tendres sous nos cieux. A tort ou à raison, les usagers des services sanitaires dénoncent la qualité des services fournis par les agents sanitaires.

« Je peux organiser les rangs pour vous. C’est vous-même qui êtes responsable du désordre qui nous met en retard. Vous êtes en train de confondre vos listes ou quoi ! Ceux qui sont venus nous trouver sont vaccinés avant nous. Ce n’est pas du tout normal, vous ne faites pas correctement votre travail… », lance, soutenu par d’autres candidats au vaccin, un homme d’une quarantaine d’année s’adressant ainsi à l’équipe de vaccinateurs du Centre de santé de la commune de la commune IV. Calmé par la cheffe d’équipe, l’homme reproche aux vaccinateurs de ne pas bien faire leur travail et les accuse de complaisance et de mépris envers eux.

Écarts de langage

Pour le point focal du programme élargi de vaccination (PEV) au CSREF de la commune IV, Dr Nana Konaté, cette scène est assez courante dans leur exercice. « C’est courant chez nous, cela est surtout dû à l’impatience et à l’incompréhension de certaines personnes. Elles se montrent désagréables avec nous, et parfois avec des écarts de langage », explique Dr Nana Konaté.

Et pour le Dr Boubacar Sidiki Ibrahim Dramé, point focal Covid-19 à l’hôpital du Mali, ces tensions résultent des clichés faits sur la qualité des services. Les soignants sont accusés d’être « négligents », « méprisants », et pas toujours avenants avec les usagers des services de santé. Selon ses dires, le personnel soignant est étiqueté à tort de ne pas fournir de bons services dans les hôpitaux publics. Le Dr Dramé estime que ces allégations sont alimentées par certaines radios de la place. Celles-ci, selon lui, décrient au quotidien le mauvais accueil au niveau des structures de santé publique.


  • Ce reportage est publié avec le soutien de JDH/JHR-Journalistes pour les Droits Humains et Affaires Mondiales Canada

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