Commerce : Sur le tronçon Bamako-Abidjan : payer à tous prix (troisième partie)
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Voyage : Sur le tronçon Bamako-Abidjan : payer à tous prix (deuxième partie)

Dans la première partie, le blogueur Moussa nous expliquait comment les vendeuses de pagnes et de bazins se font extorquer de l’argent par les policiers et les agents de douane sur le trajet Bamako-Abidjan. Dans cette deuxième partie, il nous amène au poste de contrôle de Bougouni, où chaque bus est obligé de payer 45 000 FCFA aux agents.

(…) Au poste de Ouélléssébougou, à environ 140km de Bamako, le bus stationne sur le côté de la route. Deux agents de contrôle s’installent chacun devant les deux portes de sortie. Un par un, les soixante-dix passagers descendent du bus, les pièces d’identité à la main. Ici seuls les Maliens ayant une pièce d’identité valide (carte d’identité, carte NINA et passeport) passent librement le poste de contrôle.

Les étrangers suivent l’agent de police à son bureau sans un mot. Ce dernier prend également le soin de noter sur un bout de papier, les noms des personnes n’ayant aucune pièce d’identité. Une fois à son bureau, il pose les documents sur sa table. Dehors, rassemblés en groupe, à une dizaine de mètre du bureau de l’agent, les passagers attendent sagement dans un coin.

A l’appel de son nom, chaque passager se rend seul au bureau de l’agent et lui remet la somme de 1000 FCFA pour récupérer sa pièce d’identité. La scène se déroule dans un calme total sans que personne ne proteste ou ne pose des questions. Une chose est certaine : personne ne sait pourquoi il doit payer pour récupérer sa pièce.

A Bougouni, chaque bus doit payer 45 000 Fcfa

A une centaine de mètre du poste de Bougouni, à environ 75km de Ouélléssébougou, un apprenti se tient debout accroché à un siège, le regard dur, et s’adresse aux passagers : « Nous arrivons bientôt au poste de contrôle de Bougouni. Les commerçantes savent ce que cela signifie. Donc nous allons cotiser chacun 2000 FCFA pour ceux qui ont des bagages dans les coffres et 1000 FCFA pour ceux qui n’ont qu’une valise. »

« – On vient à peine de cotiser 1000 FCFA par personne », se questionne un passager surpris par l’annonce.

– Ça c’était pour le poste de Ouéléssébougou mon ami », lui répond un autre passager à l’arrière du bus. « Laissons-les fouiller les coffres alors. Après tout c’est le boulot de la douane de contrôler les véhicules. »

Mon ami, ça se voit que toi tu es nouveau sur cette route, renchérit l’apprenti. Si on ne paie pas, ils vont nous demander de descendre tous les bagages. Ils ne les fouilleront pas et on n’ira nulle part » Et d’ajouter : « Ceux qui ne paieront pas, nous descendrons leurs valises. S’il faut nous continuerons la route sans eux ».

A cette mise en garde, tous les passagers payent leur cotisation sans émettre la moindre critique.

Le poste de contrôle de Bougouni est réputé pour ses manœuvres frauduleuses. « Chaque bus doit payer 45000 FCFA aux agents, si on veut vite passer sans qu’on ne fouille les coffres », affirme le chauffeur. Les passagers qui connaissent bien le trajet corroborent son avis. Certains affirment même que c’est mieux ainsi.

 

A suivre…

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