Élue députée à 26 ans, Salimata Traoré, comptable de formation, semble incarner l’espoir et le renouveau pour les jeunes maliens dans un pays caractérisé par la prédominance de la gent masculine dans les institutions politiques formelles.
Depuis son élection, elle est sous les projecteurs des médias. Sa photo est largement relayée sur les réseaux sociaux. La tête régulièrement voilée, Salimata Traoré, députée élue à Ségou sous les couleurs du parti Alliance démocratique pour la paix-Maliba, fait figure d’exception de la 6è législature. En plus d’être une femme dans un milieu caractérisé par la prédominance de la gent masculine dans les institutions politiques formelles, elle est la plus jeune des 146 députés élus à l’issue des dernières élections législatives.
Née d’un père tailleur et d’une mère femme au foyer, Salimata a perdu ses deux parents biologiques à ses 9 et 14 ans. Mais, avec le soutien des autres membres de sa famille, elle ne se pas laissera pas abattre par les coups durs du destin. Elle se lance en politique en 2013 dès la création du parti de l’homme d’affaires Aliou Boubacar Diallo, arrivé 3e au premier tour des élections présidentielles de juillet-août 2018 avec 8,03% des voix et élu député à Kayes cette année. Au bout de sept ans, son étoile brille.
Salimata Traoré fait partie des 41 femmes élues députées cette année contre 14 lors de la législature écoulée. Une grande première dans l’histoire du Mali en droite ligne avec la loi 052 du 18 décembre 2015, qui réserve un quota de 30 % aux femmes dans les postes nominatifs et électifs.
La voix des femmes et des jeunes
Contactée pour un entretien, Salimata, entre attitude de réserve et réunions politiques, hésite à se prêter à nos questions. Mais grâce à notre insistance, elle finit par nous accorder une conversation téléphonique.
Contrairement aux informations rapportées par certaines rumeurs, aucun des parents de la jeune députée n’a fait de la politique. Celle qui se définit comme la voix des femmes et des jeunes appelle cette couche de la société à s’impliquer davantage dans la politique. « Quand les gens entendent parler de politique, ils pensent que c’est synonyme de tricherie, de corruption. Ce n’est pas exact. Il faut que les jeunes et les femmes sortent cette idée de leur tête pour s’intéresser à la politique. C’est à ce prix que nous pourrons développer ce pays », conseille-t-elle.
Ascension politique
Selon elle, son jeune âge et son statut de femme n’ont, en aucun moment, constitué un obstacle à son ascension politique. « Au contraire, cela a été un atout pour moi », affirme-t-elle. Face au stéréotype de fille célibataire qui circule sur elle depuis son élection, dans certains journaux et sur les réseaux sociaux, la jeune parlementaire reste indifférente. « Ça ne me gêne pas que les gens disent que je suis célibataire », dit-elle. D’autres iront jusqu’à dire qu’elle a hypothéqué ses études contre un fauteuil à l’Assemblée nationale.
Déjà titulaire d’une licence professionnelle en comptabilité, Salimata Traoré rêve bien de poursuivre ses études dans les années prochaines. Mais cela dépendra, précise-t-elle, de son agenda parlementaire. Interrogée sur ses ambitions à l’hémicycle en matière de prise de parole, d’interpellation ou de proposition de loi, la benjamine des députés préfère être jugée à l’acte. « Il est trop tôt de dire que je vais poser tel acte ou tel acte », conclut-t-elle.
On est fier de toi nébatogoma
C’est bien et on ne juge jamais quelqu’un sans lui connaître .
Je l’encourage et l’encourage encore en lui conseillant de ne pas décevoir sa nation surtout sa localité !
Bonne chance à toi grand sœur !!!!!