Collection d’objets usés : un « métier » dangereux aussi
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Collection d’objets usés : un « métier » dangereux aussi

A Bamako, on retrouve de plus en plus de personnes qui s’adonnent à l’achat d’objets usés auprès des populations pour les revendre. C’est un « métier » à part entière qui nourrit plus d’un. Il est aussi dangereux.

S’il y a une activité qui a vécu à travers les années, à Bamako, c’est bien la collecte d’objets usés. Depuis notre tendre enfance, on rencontrait ces hommes dans nos rues, autour de nos maisons, faisant du porte-à-porte, à la recherche d’objets usés.

Leurs formules d’appel standards sont « sambara kolon », « battiri kolon » ou encore « Nèké kolon »  qui désignent en bamanankan chaussures, batteries usées ou de la ferraille. L’appel mobilise des femmes et des enfants qui constituent majoritairement la clientèle.

Au fil du temps, cette activité est devenue un métier pour de nombreuses personnes. Seydou Koné, la vingtaine, collecte des morceaux de fers usés à l’aide d’un pousse-pousse. Il faisait la maçonnerie avant de se lancer dans ce travail, qui lui permet de subvenir à ses besoins aujourd’hui.

Le jeune Seydou est le premier maillon d’une longue chaîne de collection. « J’ai un patron à qui je vends les fers que je récupère. Ce dernier approvisionne à son tour l’entreprise qui recycle ces objets », explique-t-il.

« Chacun y trouve son compte »

Seydou paie ses clients en fonction de la quantité de ferraille pesée à l’aide de sa balance en fer. Celui à qui il revend sa collecte procède également à son tour à un pesage. Il est donc rétribué au prorata du poids du métal présenté. « Je fais une semaine entière à collecter les métaux auprès des ménages. C’est en fin de semaine que je les revends. Je peux gagner 10 à 15.000 francs CFA », évalue monsieur Koné.

Chaka, lui, se promène à bicyclette pour collecter des sacs et pots de batteries électriques usés. Son activité ne génère pas beaucoup d’argent, mais il gagne le minimum pour pouvoir se prendre en charge.

D’un autre côté, on retrouve des petits enfants, âgés d’à peine d’une dizaine d’années des fois, collecter des débris de fer auprès des ménages ou sur des sites de démolition de maisons. Ils ont eux aussi leurs revendeurs. Mais, généralement, l’activité favorite de ces enfants est de ramasser des bidons de boissons en plastique, jetés dans les rues ou sur les lieux de cérémonies festives (mariage, baptême…).

Dangers

Ceux qui opèrent dans ce secteur  s’exposent à des dangers. Ils risquent notamment des accidents ou des enlèvements, particulièrement en ce qui concerne les enfants. Chaka témoigne avoir été violemment accroché par un conducteur de moto aux abords d’une route goudronnée une fois.

Je me souviens également de l’histoire de cette voisine de quartier qui a recherché son enfant perdu, deux jours durant. Elle disait que l’enfant avait pris l’habitude de sortir de la maison, seul ou souvent accompagné de ses amis, à la recherche de bidons vides. Cette fois-ci, l’enfant s’était trop éloigné du domicile et s’est égaré dans un autre quartier. Heureusement, une personne de bonne foi l’a recueilli et s’est adressée à une radio de proximité.

Cette activité, loin de connaître un déclin, fait progressivement des adeptes. On retrouve de nombreux jeunes maintenant, défiant des intempéries à la recherche d’objets usés. C’est la preuve que notre jeunesse préfère gagner péniblement à la sueur de son front que de prendre goût au vol. Cependant, à mon avis, ces jeunes gens méritent mieux. Il faut créer de meilleures opportunités de travail pour ces jeunes parce que chacun mérite de vivre dignement dans sa patrie !

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