#SiraKura : au Mali, le service militaire pour inculquer « des valeurs que la jeunesse n’a pas »
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#SiraKura : au Mali, le service militaire pour inculquer « des valeurs que la jeunesse n’a pas »

L’instauration du service militaire obligatoire a été recommandée lors des Assises nationales de la refondation. Pour des anciens membres, le service militaire permet d’inculquer que « des valeurs que la jeunesse malienne d’aujourd’hui n’a pas ».

Vêtu d’un pantalon kaki, une chemise blanche, Hamza Bengaly, 27 ans, joue au ludo avec 3 autres jeunes hommes dans leur grin à Baco-djicoroni, quartier populaire de Bamako. Licencié en ressources humaines, il fait partie des nombreux jeunes maliens diplômés sans emploi. « Il y a deux ans, j’ai appris qu’il était possible de faire le service national. Mais, pour des raisons de santé, je n’ai pas pu y prendre part », se désole-t-il.

L’une des raisons qui le poussent à le faire : « Dans ma famille, tous mes oncles l’ont fait. » Mais surtout « par amour et pour servir [son] pays qui fait face de multiples défis, notamment sécuritaires, depuis plusieurs années », argumente Hamza.

Comme lui, de nombreux autres Maliens estiment que l’instauration du Service national des jeunes va permettre d’inculquer « des valeurs que la jeunesse n’a pas. » En décembre 2021, à l’issue des Assises nationales de la refondation, cette demande figure parmi les nombreuses recommandations. Il est proposé de rendre le service national des jeunes obligatoire à partir de l’âge de 20 ans.

« Renforcement du patriotisme »

Mais concrètement, à quoi ça servir ce service national ? «Tout ce qu’on apprend au SNJ se réfère au nationalisme, au patriotisme, à l’amour pour la patrie, à l’endurance pour défendre la patrie », répond Maouloud Ben Kattra. Ancien ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle, il fait partie du premier contingent d’enseignants à avoir fait le service national des jeunes en 1985-1986.

Leur formation a duré 6 mois. Aujourd’hui membre de l’Amicale des anciens du Service national des jeunes (SNJ), il assure que cette expérience lui a permis de se « faire un réseau d’amis au sein de l’administration et de renforcer son patriotisme. » « Le SNJ est aussi un service civique, car ses membres apprennent à surmonter les difficultés, la maitrise de soi, la résilience. Des valeurs que la jeunesse malienne d’aujourd’hui ne possède pas » ajoute-t-il.

Ousmane Abou Diallo, président de l’Amicale, lui, estime que le SNJ permet surtout d’assurer qu’il y ait des réservistes prêts à servir la nation à tout moment et sur tous les fronts. Surtout « aujourd’hui, face à l’insécurité et au terrorisme » sur un territoire aussi vaste que « l’armée ne peut pas couvrir. » « Le statut particulier de la réserve permet d’ajouter ces derniers aux forces de sécurité, ce qui donnerait indéniablement de meilleurs résultats sur le terrain », croit-il.

Le service militaire déjà rétabli

« Bien avant les Assises, le service national des jeunes était institué. Ce n’est juste qu’une répétition », poursuit M. Diallo. Un combat que l’Amicale a mené durant plusieurs années. En 2016, la loi N°2016-38, portant institution du Service national des jeunes a même été votée.

La mission est de « contribuer à parfaire l’éducation, la formation physique, civique et professionnelle des jeunes en vue de leur participation effective et entière au développement économique, social et culturel du pays et de leur mobilisation pour le besoin de la défense nationale ». Elle a pour devise « Apprendre-Servir-Défendre ».

Le service militaire sera désormais obligatoire pour les admis la fonction publique

La durée du Service national des jeunes est fixée à 18 mois. Les conditions d’accès sont : être de nationalité malienne ; être âgé de 18 au moins et de 35 ans au plus ; jouir de tous ses droits civiques et être de bonne moralité.

Une deuxième cohorte du Service national des jeunes est même sortie le 31 mars dernier lors d’une cérémonie présidée par le président de la transition, Colonel Assimi Goïta. Composé de 700 recrues, cette cérémonie a marqué la fin de la formation commune de base : apprentissage des rudiments du métier des armes avec civisme et détermination. A cette occasion, le Colonel Assimi Goïta a déclaré que le service militaire sera désormais obligatoire pour les admis la fonction publique.

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