Aïd el-Fitr à l’heure de la Covid-19 : une fête sur fond d’inquiétude
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Aïd el-Fitr à l’heure de la Covid-19 : une fête sur fond d’inquiétude

Le ramadan prendra fin cette semaine. Dans un contexte dominé par la pandémie, la fête aura lieu sur fond d’inquiétude.

Au Mali, comme partout dans le monde arabo-musulman, la fête du ramadan  rassemble une foule des grands jours entre prières et visites en famille. C’est l’occasion pour plusieurs personnes de se retrouver en famille pour partager des plats et papoter. Ce qui amène certaines personnes à quitter la grande ville pour rejoindre leur famille dans les villages. 

Au Mali, les cas testés positifs à la Covid-19 augmentent à vive allure (931 à la date du 20 mai). Nous sommes à quelques heures du jour de la fête du ramadan dans un pays où les gens n’ont plus peur de se regrouper depuis la levée du couvre-feu, le 9 mai dernier, sous la pression de la rue. 

Une situation qui n’augure rien de bon, si l’on n’y prend garde. Les mesures édictées par les autorités n’ont jamais été suivies à la lettre par les populations. Certaines personnes doutent encore de l’existence de la maladie.  Pourtant,  l’infectiologue Yacouba Sissoko, lors d’une formation tenue au siège de Benbere avait alerté : « Le virus se transmet directement d’homme à homme ou par le fait qu’une personne infectée touche un objet qui, par la suite, devient un moyen de transmission s’il n’est pas désinfecté ».  

Rester à Bamako

En période de fête, les mouvements vers les localités d’origine de ceux qui habitent dans les grandes villes sont abondantes. Les gares routières et les marchés sont pris d’assaut. 

Même si certains n’ont pas voulu déroger à la tradition, d’autres préfèrent rester sur place pour se protéger et éviter des risques liés au déplacement. Abdoulaye Togola, conducteur de gros camion résidant à Bamako, a choisi cette option : « Moi, j’ai ma grande famille à Niéna, dans la région de Sikasso et ma petite famille ici à Bamako. Chaque année, je pars fêter avec ma famille au village. Mais cette année, je préfère rester à Bamako compte tenu des circonstances de la maladie ». 

Pour lui, ceux qui parlent de l’inexistence du virus en Afrique peuvent s’informer dans la sous-région. Rien que refuser de respecter les  mesures barrières, c’est s’exposer et mettre la vie de ses proches en danger. Une situation qui ne peut contribuer qu’à amplifier  la propagation du virus.

Changer de méthode

Nous devons désormais apprendre à vivre avec cette maladie, car selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), la Covid-19 pourrait rester longtemps parmi nous. Donc,  le respect des mesures barrières doit être un comportement de tous les jours. Ralentir la propagation est une affaire de tous. Limiter les déplacements peut aussi contribuer à réduire la pandémie. Plusieurs régions du pays ont enregistré des cas venus d’abord de la capitale. Ensuite, la maladie s’est vite propagée. Nous pouvons rester chez nous et échanger virtuellement avec la famille en attendant d’être débarrassés de ce mal.  

Garder les enfants à la maison est aussi salutaire en cette période de pandémie. Le respect des mesures barrières est la seule alternative pour sortir de cette crise. Chacun de nous doit être un sensibilisateur. Pour ceux qui doutent de l’existence de la maladie, il est temps de se réveiller : le  coronavirus est bien une réalité.

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