C’est une maladie que l’on fuit partout comme la peste. Car, comme dans La peste, cette pandémie Covid-19 est en train de faire vivre au monde des événements qui sortent de l’ordinaire avec son lot de morts au bilan frisant l’apocalypse, le confinement, les gestes d’hygiène de base qui jusqu’ici relevaient du luxe ou étaient manières de Blancs pour certains sous d’autres latitudes.
Les gens qui soupçonnaient l’existence de cas positifs et qu’on a accusés de propager des rumeurs, on doit l’avouer, n’étaient pas que de mauvais plaisants. Cela on le sait depuis ce 25 mars 2020 après que le gouvernement a annoncé, dans un communiqué laconique dont il a le secret, que les services de santé ont enregistré deux cas testés positifs au Covid-19.
La maladie est donc dans nos murs, et les quelque 19 millions de Damoclès que nous sommes n’ont aucun doute que l’épée de la maladie suspendue sur nos têtes peut les frapper à tout moment. Ce n’est qu’une question de temps. D’autant que nous sommes cernés par des voisins affectés mais qui ont semble-t-il compris avant nous que si on ne détruit pas le coronavirus, le coronavirus nous détruira. Et qui ont pris des mesures drastiques. Or, nous avons tout, sauf un système de santé bâti sur du roc, et le ministre de la Santé et des Affaires sociales himself, Michel Sidibé, a été le premier à l’admettre du bout des lèvres le 19 mars dernier à la primature devant la presse : « Notre système de santé n’est pas prêt pour prendre en charge les malades de coronavirus ». La Palice en aurait dit autant, tellement il est difficile de ne pas dire qu’on n’en attendait pas moins du système sanitaire pour ne pas dire du gouvernement, déjà bien en peine de faire respecter les mesures édictées en guise de riposte face à la pandémie.
On comprend donc ce qu’il peut y avoir d’inconfortable, de déconcertant dans l’annonce de ces 2 cas positifs. Surtout au moment où parmi nos concitoyens, si certains ont commencé à s’inquiéter depuis des semaines, convaincus que ce phénomène a quelque chose de plus que menaçant, d’autres au contraire se sont engagés sur le chemin du déni, de l’incrédulité. Pourtant notre salut viendra du fait que les bonnes habitudes puissent l’emporter pour nous garantir de ce phénomène dont personne ne peut prédire ou préciser l’ampleur qu’il pourra prendre dans notre pays. Derrière chaque Malien doit se trouver une solution. Cela passe par le respect des gestes barrières, d’hygiène de base, et même les mesures de confinement, si le gouvernement venait à les prendre.
Bocoum