Alcool, sexe, chicha.. : à la veille du ramadan, ces jeunes bamakois sevrés du « derby »
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Alcool, sexe, chicha.. : à la veille du ramadan, ces jeunes bamakois sevrés du « derby »

La veille du ramadan, cette année, est mal vécue par de nombreux jeunes bamakois en ces temps de couvre-feu lié au Covid-19. Difficile de faire le dernier tour des jouissances avant le « mois de sagesse ». 

Alcool, sexe, chicha…À Bamako, la soirée qui précède le jour 1 du mois de ramadan est chaude. Les bars et boites de nuit font le plein. Ce « derby » final, en référence aux courses hippiques, est la nuit de toutes les débauches. Ces pratiques, censées opposées aux préceptes de l’islam, pour ceux et celles qui sont musulmans, sont bien réelles et populaires au Mali.  

Entre aller en boite de nuit, faire le tour des maquis, avoir des rapports intimes, ou faire le tout, les choix sont mulitples. Savourer cette nuit, comme si c’était la dernière, est la philosophie de beaucoup de jeunes. « S’il était possible d’entendre le bruit des actes sexuels, personne ne pourrait dormir à la veille du mois de ramadan à Bamako », ironise Oumar Diallo, un jeune homme pas fan, lui, de cette pratique maintenant répandue. 

Couvre-Feu 

Le 25 mars 2020, le Mali a enregistré ses premiers cas de coronavirus. Deux jours après, le Président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta, a décidé d’instaurer le couvre-feu. Les populations sont sommées de rester à la maison de 21h à 5h du matin. Les bars, restaurants, boîtes de nuit et autres lieux de rassemblement sont tous fermés, y compris les églises et certaines mosquées. Un grand handicap pour faire les fêtards nocturnes. En cette période de pandémie et de  couvre-feu,  comment les jeunes vont-ils s’y prendre ? « Depuis plusieurs semaines déjà, on a l’air d’être en prison. Avec le mois de ramadan qui pointe à l’horizon, la pression augmente. Mieux vaut mettre entre parenthèses les soirées arrosées avant le début du ramadan », conseille Issa Diop, une autre personne que nous avons interrogée.

« Plan B »

Face à cette situation, certains ont renoncé aux activités de distraction la nuit. Mais d’autres ne manquent pas d’idées pour assouvir leurs désirs.  C’est le cas de Souleymane. « C’est seulement à partir de 21h qu’on n’a pas le droit de sortir, tout le reste de la journée suffit largement pour faire la fête à la piscine, ou encore louer un appartement. Qu’il fasse jour ou nuit, ce ‘’derby’’ va se jouer avant d’attaquer le jeûne », soutient ce quarantenaire .

Comme lui, de nombreux jeunes ont plus d’un tour dans leur sac. Ils espèrent trouver un plan B pour contourner le couvre-feu. Malgré tout, cette année, la soirée de la veille du ramadan promet d’être plus tranquille, avec moins de cœurs brisés et moins d’hommes qui découchent. Tout cela au grand dam des promoteurs de bars, de boites de nuit, de restaurants et espaces de loisirs.

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