Les populations de Gao connaissent des délestages incessants en période de forte chaleur. Mais cette année, les coupures d’électricité sont intervenues en toutes saisons. Dans la « cité des Askia », l’heure est à la mobilisation générale pour trouver des solutions.
Au quartier Château où se situe l’atelier de soudure de Mohamed, les activités sont à l’arrêt. Depuis quelques jours, ses commandes sont soit annulées ou retardées à cause des délestages fréquents dans la ville. En espérant le rétablissement de l’électricité, les employés de Mohamed passent leur temps autour du thé. C’est devenu le quotidien de plusieurs chefs d’entreprises ou de simples citoyens dont le travail est tributaire de l’électricité.
Durant certaines périodes de l’année, l’électricité devient un luxe à Gao. Ceux qui n’ont pas les moyens de s’équiper en panneaux solaires ou de payer des groupes électrogènes peuvent passer des jours dans le noir. « Avant, c’était pendant la période de chaleur que nous assistions aux délestages. Mais cette année, nous avons assisté à des délestages durant toutes les saisons. L’électricité est devenue un luxe pour nous aujourd’hui à Gao », déplore Halidou Maliki, membre du forum des organisations de la société civile.
Marcher pour faire bouger les lignes
Cette situation est indépendante de la volonté de la société Énergie du Mali (EDM-SA), selon son directeur régional. « Seulement 5 des 7 générateurs marchent. Les autres sont en panne », explique le responsable de l’EDM-SA. Cet argument ne convainc pas les habitants de Gao qui prévoient de multiplier les marches pour faire bouger les lignes.
Le vendredi 16 octobre 2020, une organisation de la société civile a manifesté pour demander la fin des délestages à travers une déclaration adressée au gouverneur.
Enclavement de la ville
Autre argument avancé par le directeur régional de l’EDM-SA, l’enclavement de la ville. A cause des difficultés de liaison entre Bamako et Gao, des prestataires de la société Manutention africaine, chargée de la maintenance, n’ont pu faire le déplacement. « Dès qu’ils auront un moyen pour venir à Gao, les générateurs seront réparés et tout rentrera dans l’ordre », tente de rassurer le directeur régional.
La Fédération des organisations de la résistance civile de Gao (FORC-G) est à pied d’œuvre pour l’acheminement des techniciens sur place. Elle a démarché le contingent allemand de la Minusma (Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali) afin de faciliter le voyage des techniciens. En attendant, les populations de Gao doivent prendre leur mal en patience en cette période de transition entre la chaleur et la fraicheur.