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Covid-19 : des populations à la recherche de vaccins

Au Mali, la seconde campagne de vaccination contre la Covid-19, débutée le 23 août dernier, a été bien accueillie par la population, selon les autorités sanitaires elles-mêmes. Les chiffres actuels indiquent 141 000 personnes vaccinées sur 151 200 doses de vaccins Johnson & Johnson disponibles.

Cet article a d’abord été publié dans L’Annonceur.

Cependant, on compte 86 765 personnes en attente de leur seconde dose d’AstraZeneca. Une contre-publicité pour la campagne de vaccination. Malgré cela, notre pays vient de recevoir des doses du vaccin chinois Sinovac dont la campagne n’est pas encore officiellement lancée.

A ce jour, dans les différentes structures de la pyramide sanitaire, on constate uniquement la disponibilité des doses de vaccins AstraZeneca destinées aux personnes ayant déjà reçu leurs premières doses, conformément aux directives du ministère de la Santé et du Développement social.

Apparemment ces consignes semblent produire leurs effets à Kayes, Koulikoro, Ségou, Tombouctou et le district de Bamako où les vaccins disponibles ne sont que pour les personnes à la recherche de leurs secondes doses d’AstraZeneca. Qu’est-il du cas des candidats aux vaccins ?

« Partout la réponse est qu’il n’y a rien »

Par candidats aux vaccins, il s’agit de ces hommes et femmes obligés de se rendre de centres en centres à la recherche d’une dose de vaccins anti-Covid. Certains, grands voyageurs, souhaitent se faire vacciner et ainsi échapper aux multiples tests. D’autres, par contre, espèrent s’immuniser contre le coronavirus.

Fanta Salamata est accompagnée par son amie Oumou Traoré. Toutes les deux, la vingtaine, sont à la recherche de vaccin au Centre de santé de référence de la commune VI. Mais, avant expliquent-t-elles, elles ont été au centre de santé communautaire de Magnambougou (Asacoma).

N’ayant reçue nulle part gain de cause malgré leur multiples recherche, Fanta, essoufflée, lâche : « Si je suis en train de marcher autant pour me faire vacciner, c’est parce que mon amie et moi désirons partir travailler au Sénégal comme aide-ménagères. Nous avons été informées que le carnet de vaccination contre le coronavirus est exigé. Sinon, je n’étais pas prête à me faire vacciner. Mais, hélas, se dit-elle, partout la réponse est qu’il n’y a rien, juste pour ceux qui ont reçu une première dose d’AstraZeneca. »

Un espoir nommé Sinovac ?

Plus loin, au Centre de santé communautaire de Bamako-Coura, Ousmane Diarra, après beaucoup d’hésitations, se dirige vers le personnel sanitaire et demande à se faire vacciner. Une initiative qui, selon lui, se justifie par l’espoir d’avoir l’esprit tranquille, et de ne pas attraper de formes graves de Covid-19. Mais, apprend-t-il, la non disponibilité de vaccins pour les personnes dans son cas.

Pour continuer à répondre aux besoins de vaccination anti-Covid de la population, les autorités maliennes ont reçu, le lundi 4 octobre, 835 000 doses du vaccin chinois Sinavoc, toujours dans le cadre du mécanisme Covax de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), selon un communiqué du ministère de la Santé et du Développement. Ce communiqué précise que ces vaccins sont destinés aux personnes âgées de 18 ans et plus qui n’ont reçu aucune autre dose.

Par ailleurs, dans son adresse lors de la réception, la ministre Dieminatou Sangaré, en plus de rassurer la population sur l’efficacité de ce vaccin, a annoncé l’arrivée très prochaine d’autres.


« Ce reportage est publié avec le soutien de JDH/JHR- Journalistes pour les Droits Humains et Affaires Mondiales Canada ».

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