Dans un monde inondé d’informations et de notifications incessantes, le désordre informationnel, nourri par les fake news et les contenus sensationnalistes, met à mal notre santé mentale.
Le désordre informationnel désigne une situation où l’abondance d’informations, souvent contradictoires, trompeuses ou peu fiables, rend difficile leur compréhension et leur utilisation. Ce phénomène, amplifié par les réseaux sociaux, les fake news et désormais par l’utilisation de l’intelligence artificielle, perturbe notre capacité à distinguer le vrai du faux.
Au Mali, bien qu’il n’y ait pas d’étude spécifique sur la fatigue informationnelle, des recherches en France par l’ObSoCo, la Fondation Jean-Jaurès et Arte révèlent que plus de 53 % des Français se sentent submergés par l’excès d’informations. Parmi eux, 38 % souffrent particulièrement de cette surcharge, un phénomène principalement observé chez les jeunes et les plus connectés. Cette fatigue informationnelle a un impact notable sur leur bien-être et leur capacité à trier efficacement les informations.
Les impacts psychologiques
Le désordre informationnel, caractérisé par la diffusion chaotique et non vérifiée d’informations, a des répercussions sérieuses sur la santé mentale. Des experts comme M. Ambakiré Tembely, psychologue consultant, affirment que « la surcharge d’informations génère de l’anxiété et du stress, tout en déformant la perception de la réalité, ce qui conduit à une méfiance généralisée ». Il ajoute que « l’exposition prolongée à ce flux d’informations erronées ou douteuses peut entraîner des troubles graves, tels que la dépression ».
Ce constat rejoint les travaux du psychologue américain Dr. Clay Johnson, auteur de The Information Diet, qui souligne que la consommation excessive d’informations non vérifiées entraîne une surcharge cognitive, augmentant le stress et réduisant la capacité de prise de décision. Selon une étude de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), les interprétations incorrectes des informations sanitaires, qui augmentent lors d’épidémies et de catastrophes, ont souvent un impact négatif sur la santé mentale des personnes et augmentent l’hésitation à se faire vacciner, et peuvent retarder la fourniture de soins de santé.
Ces recherches et observations convergent vers la même conclusion : un flux constant d’informations non fiables et mal interprétées affecte profondément notre bien-être mental.
Mieux gérer le flux d’information
L’hygiène numérique s’impose comme une solution essentielle pour réduire les effets négatifs de cette surcharge. En désactivant les notifications superflues, en réduisant le temps passé devant les écrans et en se déconnectant régulièrement, il est possible de rétablir un équilibre mental. Ces pauses permettent de séparer l’essentiel du non-essentiel et de se recentrer sur soi-même. Il devient également crucial de s’informer davantage sur le bien-être numérique pour mieux gérer notre interaction avec les technologies.
Cette démarche demande un effort conscient, mais offre un véritable apaisement en réduisant les perturbations causées par des informations erronées ou exagérées. Il est tout aussi crucial d’adopter une approche plus consciente face aux contenus que nous consommons.
Privilégier des lectures positives, inspirantes ou éducatives aide à maintenir un esprit plus serein. Cela ne signifie pas fuir la réalité, mais plutôt choisir comment et dans quelles proportions on s’y expose.
La gestion du flux d’information n’est pas qu’une question de confort, c’est une nécessité pour préserver sa santé mentale. En établissant une relation plus saine avec les contenus numériques, il devient possible de réduire le stress, de cultiver une meilleure résilience émotionnelle et de retrouver un sentiment de contrôle face à un monde toujours connecté.