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Dougoukolo Ba-Konaré : « il faut bannir l’idée que les civils doivent se défendre eux-mêmes »

A Ogassagou, 134 personnes ont été massacrées le weekend dernier par des individus identifiés comme étant des chasseurs. Ce n’est pas la première fois. Selon Dougoukolo Alpha Oumar Ba-Konaré, chercheur et président de l’Observatoire Kisal des droits humains pour les pasteurs nomades, « nous avons affaire à un groupe criminel établissant des alliances multiples » dans le centre du Mali.

Depuis 2016, l’épicentre de la violence a glissé du nord vers le centre du Mali devenu un grand foyer d’instabilité à cause des conflits anciens entre les communautés, aggravés par la création de milices sur des bases ethniques et l’activisme des groupes djihadistes.

Président de l’ONG Kisal, qui évolue dans le domaine de la défense des droits humains dans le Sahel, et chercheur, Dougoukolo Alpha Oumar Ba-Konaré livre son point de vue sur les récents massacres et les dernières décisions prises par le gouvernement malien.

Benbere : Comment expliquez-vous la récurrence des massacres de populations civiles, notamment de Peuls, dans le centre du Mali?

Dougoukolo Ba-Konaré : Cette récurrence est due à la montée en puissance des milices dites de chasseurs. Elles agissent en toute impunité et ne cachent pas leurs intentions de faire un nettoyage ethnique contre les Peuls dans toute la zone.

Qui sont ces milices de chasseurs et d’où viennent-elles?

C’est un mélange composite. Il est difficile de dire par exemple que c’est une milice composée à majorité de populations Dogon. Tout laisse penser que de très nombreux membres sont venus de la Côte d’Ivoire et du Burkina Faso. Nous avons donc affaire à un groupe criminel établissant des alliances multiples.

Les milices dont Da Na Amassagou agissent sous le prétexte de lutter contre les djihadistes. Mais pourquoi ce sont les villages peuls qui sont le plus souvent attaqués ?

D’une part, il y’a les amalgames sur la soi-disant proximité des Peuls avec les djihadistes. Ensuite, il y a sûrement un fond de tensions et d’antagonismes anciens, et beaucoup en profitent pour régler leurs comptes. Les Peuls ne sont pas bien organisés en milices. Donc, ils sont sans défense.

En prenant la décision de dissoudre Da Na Amassagou, le gouvernement ne reconnaît-il pas implicitement sa responsabilité dans les massacres ? Cette dissolution suffira-t-elle pour mettre fin à la violence?

Le gouvernement ne reconnaît pas sa responsabilité, car il aurait fallu reconnaître en quoi il a mal agi en recevant Dan na Ambassagou, et en fermant les yeux sur ses agissements. Cependant, cette dissolution est symboliquement un bon début. Je doute que cette dissolution change quelque chose sur le terrain. C’est l’association qui a été légalement dissoute, pas la milice. La milice agit avec du mépris pour la loi depuis longtemps. Pourquoi cela changerait-il ?

Certains pensent que le gouvernement, pour montrer sa fermeté, devrait procéder à l’arrestation des leaders dont Youssouf Toloba. Quel est votre avis ?

Je suis pour le fait au minimum de l’auditionner. Chacun est présumé innocent jusqu’à ce que sa culpabilité soit prouvée. Il y a suffisamment d’éléments contre Toloba pour que son interpellation soit absolument nécessaire, du fait des agissement qui lui sont reprochés.

La hiérarchie militaire aussi a été limogée à l’issue d’un Conseil des ministres extraordinaire. Qu’est-ce que ces décisions vont changer selon vous?

L’État devait prouver qu’il prend des mesures fermes. Pourtant, de nombreuses personnes sont passés par la défense et l’armée. Elles n’étaient pas moins compétentes que les nouveaux nommés. C’est la doctrine militaire qu’il faut changer. Ce sont les actions prochaines qui prouveront que cela a servi à quelque chose.

Selon vous, qu’est-ce qui devrait être fait en termes d’actions de sécurisation pour stopper cette escalade de la violence ?

Les soldats sont déjà présents dans la zone. II faut ordonner qu’ils s’impliquent et s’interposent. L’interposition est la base du reste. Et si malgré ça les milices attaquent, alors les forces de sécurité devront les neutraliser. Également, il faut désarmer tout le monde, et bannir l’idée que les civils doivent se défendre eux-mêmes par des milices.

Dans un contexte où l’armée est souvent accusée d’exactions à l’encontre des Peuls, ne pensez-vous pas que la mission onusienne doit revoir son mandat et inclure la création de zones de protection dans le Centre devenu l’épicentre de la violence?

Tout à fait. Principalement dans le mandat, il faudrait une clause pour s’interposer dans le centre du Mali, car l’armée malienne a du mal à sécuriser les populations. Souvent, la simple présence des troupes est dissuasive.

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Les commentaires récents (3)

  1. Arrêter de culpabiliser avant les résultats des enquêtes, sinon vous en ajouté aux problèmes à la place d une analyse prospective constructive, l état a aidé les milices peuls d abords à se défendre contre les terroristes dont cette communauté était la principale victime du terrorisme qui vivant de ses troupeaux et de l enrôlement forcé de ses enfants ne pouvait que organisé sa propre milice anti terroriste,avant de pro

  2. Bonjour a toute et a tous comme vous le savez nous somme confrontè ã un chanboullement ethnique due l’anarchisme des politiciens malien. En effet depuis l’antiquitè peulhs dogon bambara dogon coexistaient pacifiquement et avaient tissè des brassages ethnique aujourd’hui on ne peux pas me dire cette même famille est en gènocide. Nous ne pouvons pas consevoire cella ce sont des personnes mal intentionnè qui sont derière cella il doivent être arrêtè et jugè. Je pense bien qu’aujourduit les manipulateur de ce desordre ethnique sont entrain d’enflamer l’esprit des familles des victimes aujourd’hui les peulhs sont prèsent dans plus de 15 pays africain et partous ils veullent finir avec nous mais il ne peuvent pas ils ne pourront que faire de leur mieux ils veullent réveiller le lion qui dors en nous alors mefions nous des eaux dormante arretons le massacre international des peulhs dont la communautè international est complice Dieu nous observe et jugera chacun selon ces actes soyons optimiste luttons pour l ’emergence d’ une Afrique nouvelles. En fin reflechissons comme des adultes pour que l’africain sort de cette merde