Le blogueur Aliou Diallokei trouve les filles bamakoises élégantes, coquettes, attirantes, mais tellement difficile à draguer. La drague est-elle une mission commando ?
Bamako est une ville qui vit. Le reste du pays peut s’effondrer, mais la vie continue de plus belle à Bamako, comme l’a si magistralement écrit François Soudan dans Jeune Afrique, il y a quelques jours. Chaque weekend, les lieux de spectacles, les boîtes de nuit et maquis sont pris d’assaut par la population juvénile. C’est dans ces lieux qu’on retrouve le plus souvent les coquettes de Bamako.
Pour les aborder dans ces lieux, il faut être quelqu’un qui impressionne par, en guise d’exemple, une table bien garnie. Il faut aussi exhiber ses clefs, histoire de montrer qu’on circule en voiture. Le téléphone doit entrer en jeu. Un Iphone peut toujours jouer en votre faveur, que tu sois homme ou femme. « Cela détermine la classe à laquelle tu appartiens », lance Moumine, un DJ d’une boîte de la place.
Un teint solvable
« Pour savoir si un garçon est solvable, il suffit de regarder son teint », m’a dit mon amie Bijou, un véritable « rat de discothèque ». Dans le quartier, Oumou, elle, affirme qu’elle ne sortira pas avec un garçon « qui n’est pas capable de subvenir à mes besoins, à moins qu’il soit capable de m’inviter de temps en temps au restaurant ». Toutes les deux sont claires sur une chose : lorsqu’un homme leur fait la cour, elles le lui font savoir clairement pour qu’il sache à quoi s’attendre. Pour moi, il y a trop de conditions dont la seule évocation coupe l’envie de draguer.
De mon expérience personnelle, il est arrivé qu’une bamakoise me dévisage longuement avant de lancer : « Tu t’es bien regardé ? ». Une façon de me dire que je ne suis pas de sa classe, cela juste à partir de mon accoutrement et de la texture de ma peau.
La solution par le bluff
Les jeunes bamakois, ayant compris que l’apparence est très importante, mettent le bluff en avant désormais. Draguer à Bamako relève d’une « Mission commando ». Pour ceux qui n’ont pas les moyens, toutes les techniques sont bonnes et mènent à Rome, à savoir, à la conquête d’une fille. « Si tu n’as pas de véhicule, tu te trouves un ami qui en possède une, c’est très simple », témoigne Oussou, qui a trouvé son plan qui marche bien, selon lui.
Pour plusieurs jeunes, fille et garçon, à Bamako il est extrêmement difficile de trouver le vrai amour. Résultat : chacun est devenu pour l’autre soit un objet de plaisir ou un moyen de satisfaction des besoins matériels.
Il est vrai que la jeunesse n’a jamais été synonyme de sagesse, mais sachons raison garder dans nos comportements de tous les jours, surtout dans les choix de nos relations, qui peuvent au début s’apparenter juste à un passe-temps, mais peuvent déterminer l’être qu’on sera demain.