Humeur : haro sur les maltraitances gynécologiques
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Humeur : haro sur les maltraitances gynécologiques

L’examen gynécologique donne souvent lieu à des maltraitances, se manifestant généralement par un paternalisme dans les discours mais aussi dans les gestes à l’endroit de la patiente. Haro sur une pratique systématique et invasive.

L’examen gynécologique concerne la physiologie et les affections du système génital féminin. Il donne souvent lieu à des maltraitances, se manifestant généralement par un mépris de la douleur et un sentiment de supériorité dans les discours mais aussi dans les gestes. Ces attitudes, dont parlent peu les patientes, prennent souvent la forme d’agression sexuelle sous le couvert de pratiques médicales. 

L’absence de consentement s’ajoute à la longue liste de choses sur lesquelles alerter en termes de pratiques gynécologiques. Ce constat est partagé par bon nombre de patientes, qui dénoncent une absence d’information sur fond de préjugés, de propos infantilisants et humiliants. 

Agressions sexuelles

Ensuite, suivent parfois des agressions sexuelles. « Je pense à arrêter les examens gynécologiques. J’en ai marre de toujours tomber sur des pervers. Le dernier que j’ai consulté m’a clairement fait du « doigtage ». Au cas où on penserait à me reprocher mon ignorance de la procédure, j’ajoute qu’il a ponctué son geste d’un  » vous aimez ça hein « . J’étais dégoutée », témoigne une patience, qui n’a pas souhaité décliner son identité.

Une autre confie avoir consulté un gynécologue en raison du fait que depuis le retrait de son implant contraceptif, ses règles ne s’arrêtaient plus. Elle s’attendait à un examen de routine : « Quelle fut ma surprise quand j’ai senti sa langue descendre le long de mon clitoris ! Je me suis dégagée et lui ai demandé ce qu’il faisait. Il m’a rétorqué en criant : “Vous n’allez tout de même pas m’apprendre mon travail ! » Je me suis rhabillée et je n’y ai plus jamais remis les pieds là-bas ».

Misogynie et paternalisme

Éthique à géométrie variable, condescendance et indisponibilité dans les  structures publiques, contre marchandage et népotisme dans le privé, la question de la maltraitance médicale et plus particulièrement gynécologique est épineuse. Longtemps réservée aux hommes, elle s’est construite sur un paternalisme non dissimulé et accoutumé qui s’exprime le plus souvent par un sentiment de supériorité vis-à-vis des patientes considérées comme profanes et inaptes à comprendre des procédures médicales. 

Pourquoi se donner la peine d’expliquer quand on pense pouvoir imposer ? L’idéologie sexiste inscrite dans les annales de la gynécologie n’impute pas pour autant ces maltraitances à la seule personne des praticiens masculins. La misogynie et le paternalisme de la médecine ne sont que des reflets de la société. La question de la maltraitance gynécologique ne réside donc pas dans l’identité sexuée du praticien. Elle se rencontre aussi auprès d’un corps médical féminisé qui perpétue cette tradition avec un mépris évident pour la douleur des patientes. Ce qui explique bien la peur des femmes enceintes de se rendre à l’hôpital.

 Réflexion éthique et respect de l’autre

Bien que cette pratique ne soit imputable à tous les professionnels de la santé, les témoignages attestent un phénomène courant dans le suivi gynécologique. Or, rappelons-le, le corps d’un patient n’est en rien sexuel. Supposer que la simple présence d’une patiente donne l’autorisation à tout et n’importe quoi, c’est en cela que réside la première des maltraitances. 

La médecine, pour échanger et partager son savoir, passe par l’adhésion du patient aux traitements. S’assurer qu’il a compris, qu’il n’a pas peur, qu’il ne souffre pas et prendre en compte ceux qui souffrent, revient à leur témoigner du respect. Que ce soient des femmes qui n’ont pas de moyens ou l’inverse. Il ne s’agit pas d’une remise en cause des compétences du médecin, mais bien de faire valoir le droit du patient à comprendre les actes pratiqués sur lui. 

Du côté des patientes, il faut les sensibiliser sur l’importance de poser des questions, le droit d’être informée et de ne pas être complètement déshabillée et de saisir les autorités compétentes si nécessaire.

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