Le cercle de Kolokani, autrefois fertile et verdoyant, est désormais en première ligne dans la lutte contre la désertification. L’avancée du désert, provoquée par des conditions climatiques extrêmes, met en péril l’agriculture locale et, par extension, la sécurité alimentaire et la survie de milliers d’habitants.
Depuis les années 1980, les précipitations ont diminué de 10 % en moyenne chaque année dans la région de Kolokani, selon l’Agence nationale de la météorologie du Mali. Cette réduction des pluies se traduit par une perte continue de l’irrigation naturelle, qui fragilise les terres agricoles. Des images satellites de la National Aeronautics and Space Administration, plus connu sous son acronyme NASA, montrent que, depuis l’an 2000, la superficie des terres dégradées dans cette région a doublé, atteignant aujourd’hui plus de 30 % des terres arables. Cette transformation des sols fertiles en terrains arides a des répercussions sur l’économie locale, qui repose principalement sur l’agriculture.
Or, les sécheresses fréquentes et l’avancée du désert ont entraîné une baisse des rendements agricoles. Ce qui expose les populations à l’insécurité alimentaire, à la pauvreté et à la famine, et les pousse à chercher des moyens de survie ailleurs à travers l’exode vers les grandes villes ou sur les sites d’orpaillage.
« Migration climatique »
La dégradation des terres et l’aggravation de l’insécurité alimentaire poussent de plus en plus d’habitants de Kolokani à diversifier leurs activités ou à migrer vers les centres urbains, les zones d’orpaillage. Ce phénomène, souvent qualifié de « migration climatique », est de plus en plus répandu au Mali et augmente la pression sur les infrastructures urbaines, souvent insuffisantes pour accueillir une population en expansion rapide. Les centres urbains, déjà confrontés à des défis en matière de logement, d’emploi et de services de base, voient leurs ressources s’amenuiser encore davantage.
Des initiatives sont entreprises par les pouvoirs publics et les partenaires au développement pour renforcer la résilience des populations de Kolokani à travers la construction d’infrastructures de retenue d’eau pour garder l’eau pendant la saison sèche et faire face aux besoins de consommation et pour l’irrigation. En outre, des campagnes de sensibilisation sont menées par des organisations locales, nationales et internationales sur le reboisement, la réduction de la consommation du bois et du charbon de bois par l’adoption d’initiatives locales durables comme les foyers améliorés.
Parallèlement aux campagnes de sensibilisation sur la protection de l’environnement à travers notamment le forum environnemental national, organisé chaque deux ans par l’ONG Mali-Folkecenter Nyetaa, la quinzaine de l’environnement entre autres. Des initiatives agroécologiques sont également mises en œuvre pour accompagnement les populations dans leurs efforts d’adaptation.