Mali : quel sort pour les examens de fin d’année 2021 ?
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Mali : quel sort pour les examens de fin d’année 2021 ?

Les examens de fin d’année scolaire 2020-2021 vont se dérouler sous de tristes auspices. Les enseignants se gendarment, le gouvernement, les élèves et les parents d’élèves souhaitent que les examens se fassent coûte que coûte. Mais à quel prix ?

Pour l’une des rares fois dans ce pays, depuis quelques années déjà, l’année scolaire 2020-2021 a tenu toutes ses promesses en ne subissant aucune perturbation. Ni les enseignants ni les apprenants n’ont souhaité briser le bel élan de sérieux engagé depuis le début de l’année, pratiquement en mois de février dernier.

Et quand il était temps de clore l’année en toute symbiose, le gouvernement a cru bon de remettre en cause le fameux article 39 des enseignants à travers l’adoption d’une nouvelle grille unifiée du statut des fonctionnaires qui viole l’esprit de l’article. Les enseignants ont donc vu une occasion en or, sans mesurer peut-être les conséquences, concernant la décision de prendre les examens de fin d’année en otage, espérant que le gouvernement fera le dos rond devant leur toute puissance.

Dommages sont énormes

Le gouvernement de transition est engagé dans un bras de fer avec les syndicats des enseignants grévistes. Voilà qu’on souhaite organiser des examens sans les enseignants. Que ne ferait-on pas dans ce pays !

Des examens bâclés, « des examens promo » sont au rendez-vous. Voilà une autre génération d’enfants qu’on condamne à l’échec. Dans un pays où les apprenants ont du mal à se faire respecter parmi leurs semblables de la sous-région et ailleurs, le gouvernement s’apprête à ruiner le peu de capital de confiance en les aptitudes scolaires des produits de nos écoles.

Par esprit de responsabilité, les enseignants auraient pu aller à une trêve, ne serait-ce que le temps d’organiser ces examens. Après tout, le devenir de ces enfants, qu’ils ont pris des mois de leur vie à former et modeler, devrait susciter une once d’empathie en eux. Le Mali ne disparaîtra pas avant la prochaine rentrée scolaire.

Le premier ministre Choguel Maïga, quant à lui, ne pouvait-il pas créer un cadre de dialogue avec les enseignants en amont ? Ne mesurait-il pas la délicate sensibilité du moment pour adopter une ordonnance qui, à coup sûr, frustrerait les enseignants ? Le gouvernement de transition est-il en si grande perte d’inspiration pour ne pas pouvoir créer tout cadre de dialogue avec les enseignants. Au point de vouloir tenir des examens sans les enseignants ?

Où sont les élèves et parents d’élèves ?

Ils semblent vouloir aller à ces examens. Juste pour les élèves, faut-il le plus rapidement possible, se décharger du poids de toutes ces leçons apprises pour le moment si attendu ! Le risque encore ? Les meilleurs ne seraient pas récompensés à leurs justes efforts et les médiocres promus. Si le souhait est de passer au stade supérieur, ne voudrait-on pas se demander avec quel niveau ? Ne devrait-on pas avoir honte sinon peur de son niveau dans la continuité de son cursus scolaire ?

Le gouvernement ne doit pas se hasarder à vouloir tenir des examens dans de telles conditions. Que vaut un examen dans de telles conditions ? Les Maliens, que nous sommes, devront savoir que le monde nous observe.

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Les commentaires récents (2)

  1. Les élèves s’il vous plaît. Laissez le terme d’apprenants à ceux qui en font la promotion. Les managers. On dit élève. Merci.