Au Mali, l’insécurité fait rage dans bon nombre de localités. A Niono, dans la région de Ségou, la fuite des populations civiles face à la violence est un drame pour tout le pays.
Le cercle de Niono, dans la région de Ségou, est en proie à une spirale de la violence. Les chasseurs traditionnels, communément appelés dozo, tentent tant bien que mal d’assurer la sécurité des populations et de leurs biens. Les dozos et les des hommes armés appartenant aux groupuscules qualifiés de djihadistes s’affrontent régulièrement, notamment dans la localité de Diabaly et dans la commune de Mariko. De peur d’être prises pour cible, une grande partie de la population a fui, en laissant tout derrière elle, pour se mettre à l’abri dans la ville de Niono. Même étant à Niono, elles demeurent sur le qui-vive.
Partir ou mourir
Actuellement, cette ville accueille de nombreux déplacés. La plupart ont trouvé refuge dans les écoles publiques et sont animés par une peur constante. Au second cycle B de l’établissement scolaire de Niono, ils sont nombreux. Balkissa C. est mère de 4 enfants : « Je viens de Bouni [un village de la commune de Mariko dans le cercle de Niono]. J’ai quitté mon champ pour trouver refuge ici », lâche-t-elle sur un ton triste.
Non loin d’elle, se trouve un groupe d’hommes. Parmi eux, Aboubacrine H., un habitant de Bokiwèrè. « Nous vivions dans une insécurité inédite, explique-t-il. Des coups de fusil par-ci et les champs régulièrement ciblés par des incendies délibérés par-là. Voici à quoi ressemble notre quotidien. Nous avons décidé de venir nous réfugier ici à Niono pour éviter la mort. »
Aïssata, qui vient également de Bouni, nous a raconté les raisons de son départ de son village natal. Elle explique qu’elle n’avait jamais imaginé qu’un jour leur champ de riz allait partir en fumée. « Des hectares de champs de riz ont été brulés sous nos yeux », confie-t-elle. Avant de confirmer qu’il y a plus de 20 villages dans le secteur de Niono qui ont abandonné leurs localités pour trouver refuge ailleurs.
Une accalmie précaire
Quand les populations pensent que la situation commence à être calme, d’autres évènements douloureux viennent les endeuiller. Dans la nuit du 1er novembre 2021, des individus armés non identifiés ont détruit le pont reliant la localité de Diabaly à Dogofry, dans la zone Office du Niger. Cet acte, qui a bouleversé les habitants en faisant renaitre la psychose sans fin dans cette partie de la région de Ségou, a également choqué plus d’un au Mali.
Pour l’heure, la situation est préoccupante. Même si le danger est réel et persistant, les habitants continuent à braver la menace au risque de leur vie dans l’espoir de voir leur localité retrouver la sécurité.