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A quand le processus de désarmement pour Tonka ?

Située à 32 km du cercle Goundam dans la région de Tombouctou, la commune rurale de Tonka est paralysée par les braquages des bandits armés. Les populations impuissantes attendent impatiemment l’accélération du processus de désarmement dans le cadre de la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation.                                                                                                                     

Tonka souffre. Les braquages consécutifs sur les axes de liaison avec les localités environnantes, la confiscation des biens, les viols, le paiement de rançons et taxes aux bandits armés et attaques sont parmi les maux causant un traumatisme moral aux habitants. « Nous n’avons pas pris des armes. Mais nous sommes tous les jours victimes de viols, de pillages de biens, des braquages de toutes sortes », souligne Mohamed Lamine, un paysan du lieu.

Pourtant, l’accord pour la paix signé en 2015 était supposé être accompagné d’un processus de Désarmement, Démobilisation et Réinsertion (DDR) des groupes armées, et ainsi permettre aux populations du Nord de retrouver la paix. Mais rien n’a été fait, et  les groupes armés continuent à semer la terreur.

Un accord à « huis clos »

À Tonka, la population voit dans cet accord de paix un processus à « huis clos » dont le contenu est totalement ignoré des populations à la base. « Que État malien aille rencontrer ceux qui se sont révoltés. Nous n’avons rien contre eux. Mais ce sont eux qui doivent être sensibilisés et accepter la cohésion sociale qui ne leur a jamais été refusée »,  martèle un conseiller communal.

La population de Tonka pense aussi que le gouvernement malien ne devrait pas seulement écouter les rebelles qui ont pris les armes mais aussi consulter la population. « On ne peut pas être dans des bureaux, être coupé des réalités du terrain et prétendre parler ou signer un accord au nom des populations qui ne savent rien de son contenu. Nous nous connaissons tous ici entre communautés. Et nous n’avons pas causé de tort. Ceux qui se sont révoltés prétendant défendre notre intérêt n’ont pas dit la vérité. Ils défendent plutôt leurs propres intérêts. Donc, le gouvernement malien doit aussi écouter nos opinions », s’indigne un notable de la région.

Soutien aux forces armées maliennes

Malgré l’insécurité, les populations reconnaissent et saluent l’engagement patriotique des Forces Armées Maliennes (FAMAs) qui font tout pour protéger la population, mais regrettent qu’elles ne soient pas assez équipées. « Nous saluons l’armée malienne dont la capacité n’est pas du tout à sous-estimer puisqu’elle est composée d’hommes déterminés et animés d’un amour patriotique. Nous saluons vraiment leur sacrifice. Mais il est inacceptable que la hiérarchie les déploie sur le terrain sans les moyens nécessaires. Chaque fois qu’un soldat meurt, nous les femmes, nous nous sentons meurtries au plus profond de notre chair », a expliqué la coordinatrice des artisans de Tonka, Mme Konipo Fanta Maïga.

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