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Que s’est-il réellement passé à Nantaka ?

Le blogueur Aliou Diallokei nous rapporte que le 14 juin 2018, jour de la fête de la fin du Ramadan, a été un cauchemar pour les habitants du  village de Nantaka situé juste en face de la ville de Mopti. 25 personnes arrêtées par les forces armées maliennes ne sont jamais revenues.

Le mercredi 13 juin 2018, une colonne de véhicules de l’armée malienne a traversé le fleuve au niveau de Bargondaga, donnant directement sur le village de Nantaka où elle a procédé à l’arrestation de plusieurs personnes qui se trouvaient chez elles.

La patrouille s’est repliée derrière le village où elle a passé la nuit du mercredi au jeudi avec les personnes arrêtées. « On entendait les cris de nos enfants et maris », explique une habitante du village. Ont-ils été torturés, frappés? Sachant que tous ceux qui ont été arrêtés étaient à jeun, la crainte était totale.

Au matin du jeudi 14 juin, le village a formé une délégation composée du chef du village et d’autres notables pour aller voir la patrouille qui n’avait toujours pas quitté la zone. La surprise fut grande car certains parmi les membres de la délégation ont aussi été arrêtés sans autre forme de procès, alors que d’autres ont été intimés de quitter les lieux et de rentrer au village.

Une inquiétude totale

La patrouille avec ses « détenus » s’est lancée dans la brousse au lieu de retourner à Mopti ou Sévaré où les forces de l’ordre amènent normalement ceux qui sont arrêtés dans la région.

Dans la zone où les militaires ont passé la nuit, les restes des habits que portaient les personnes arrêtées ont été retrouvés. Pendant toute la journée du jeudi, rien n’a filtré, personne n’a su où elles se trouvaient. C’est au soir qu’une rumeur annonçant la mort de certaines d’entre elles, a commencé à se propager, créant la psychose dans la région. Beaucoup de gens ont commencé à fuir.

Justice

C’est au matin du vendredi 15 juin que la mort des personnes arrêtées a été confirmée. Une fosse commune a été découverte dans la zone, le ministre de la Défense lui-même en a été témoin, d’après les défenseurs des droits de l’homme.

Nous réclamons justice pour le village de Nantaka et celui de de Kobaka qui a subi le même sort.

 

 

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