Élections : revenir aux valeurs panafricanistes défendues dans le code électoral de 1979
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Élections : revenir aux valeurs panafricanistes défendues dans le code électoral de 1979

En 1979, à travers notre code électoral, il était permis aux étrangers originaires d’États africains de participer à toutes les élections de proximité. Cette disposition n’apparaît plus hélas dans nos récentes lois électorales.

Dans son Titre I relatif aux dispositions communes à l’élection des membres de l’Assemblée nationale, des Assemblées régionales et des Conseillers municipaux, l’ordonnance n°79-44/CMLN du 11 mai 1979 modifiée par l’ordonnance n° 79-53/CMLN du 19 mai 1979, portant Code électoral, disposait en son article 2 alinéa 2 que « les nationaux d’États Africains ayant leur résidence au Mali et inscrits sur les listes électorales, demeurent électeurs, s’ils remplissent les conditions générales d’électorat ».

Par cette disposition, les autorités de la II ème République ont voulu donner un sens à l’idéal panafricaniste défendu par les pères de l’indépendance.

Idéal panafricaniste

L’idée était que tous les Africains appartenaient à un seul et même ensemble. A ce titre, sans considération d’origine, ils devaient se sentir chez eux et concourir comme les nationaux à l’édification du continent par la base.

Dès lors que des ressortissants d’États africains résidaient dans notre pays au point de vouloir s’inscrire sur une liste électorale, il était juste de les assimiler à la population nationale. D’autant plus qu’ils exerceraient des activités génératrices de revenus et s’acquitteraient de leurs devoirs fiscaux. La responsabilité du développement de la cité devenait alors collective.

L’esprit communautaire

L’esprit du vivre-ensemble communautaire implique l’existence et la prise en charge collective des problèmes qui se rapportent à toute la communauté. Dès lors qu’il s’agit de s’impliquer activement dans des activités qui visent le développement de la collectivité, il appartient à toute la population, sans considération nationaliste, de participer à l’édification de la cité.

C’est bien dans cet esprit qu’il convenait d’accorder le droit de vote aux étrangers africains. Cet acte citoyen est le tout premier pas à franchir pour aller vers le développement de la communauté à travers un choix éclairé des dirigeants de proximité (député, conseiller régional/communal).

Un recul remarquable

Depuis l’avènement de la démocratie dans notre pays, nos lois électorales successives n’ont plus pris en compte cette disposition. Ce qui constitue un net recul, à mon avis, par rapport à la préservation de l’idéal panafricaniste défendu par les pères de l’indépendance.

La vie en communauté nécessite l’implication de tous, car chaque habitant a son mot à dire. Faire participer les étrangers africains aux scrutins de proximité, c’est faire comprendre que c’est ensemble qu’on réussira le pari de l’édification du continent car nos intérêts sont liés.

A présent, il convient de mûrir les réflexions autour de cette question et voir dans quelle mesure nous pourrons renouer avec ces valeurs panafricanistes. Ce n’est pas pour rien qu’à travers de nombreux vers, notre hymne national nous sollicite à défendre aujourd’hui et demain l’unité africaine.

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