L’un des défis majeurs pour la jeune démocratie malienne est celui de la participation des citoyens aux opérations de vote. Il faudrait penser à la mise en place de nouveaux mécanismes qui favorisent cette participation, comme le vote électronique.
De nos jours, les technologies de l’information et de la communication peuvent offrir des moyens simples et efficaces aux citoyens de s’acquitter de l’un de leurs devoirs citoyens qu’est le vote. L’un des systèmes de vote, celui par internet, consiste à utiliser les technologies dans le processus électoral. Il s’agit d’un dispositif (ordinateur et/ou téléphone) permettant au citoyen d’exprimer son vote, partout, et de décompter automatiquement, au fur et à mesure, les suffrages exprimés. En plus de faciliter le vote, cette méthode permet d’augmenter la participation aux élections, tout en rendant immédiats leurs résultats.
Aussi risqué que ce système puisse paraitre, il n’est pas nouveau. Il est connu dans des pays comme la France, l’Inde, le Brésil et le Venezuela qui l’utilisent essentiellement. Certains pays africains l’ont aussi testé, comme le Kenya et le Nigeria.
Réduire les dépenses
Les élections coûtent toujours cher. Au-delà de la période de campagne, pendant les 21 jours précédant le jour du scrutin, qui nécessite la mobilisation d’énormes moyens financiers, humains et logistiques pour les candidats, il faudrait compter le coût des actions d’achat de conscience, pénalement sanctionnées, mais devenues « normales. »
Selon une étude sur le coût financier des campagnes électorales et des mandats électifs au Mali de l’Institut néerlandais pour la démocratie multipartite (NIMD), pendant le jour du scrutin, les candidats effectuent d’importantes dépenses pouvant s’élever à plus de 11 millions francs CFA. Elles sont liées, entre autres, au transport des électeurs, à l’achat de carburant pour ce faire et aux paiements de frais pour les « motiver ». Cela pour deux types d’élections, à savoir les législatives et les communales.
L’organisation des élections, pas seulement au Mali, est ainsi connue pour être dispendieuse alors que la qualité n’est pas toujours au rendez-vous. Toute chose qui doit inquiéter et pousser à la réflexion. Le vote électronique pourrait considérablement diminuer les coûts des élections, car il suffirait désormais d’un smartphone pour voter.
Compter les suffrages électroniquement devrait permettre non seulement une contraction de temps et une simplification de l’organisation du scrutin (diminution des coûts d’impression etc.), mais aussi et surtout de réduire les dépenses. Cela pourrait aider à régler d’autres besoins prioritaires, et pour les candidats et pour l’État. Le vote électronique pourrait également introduire plus de transparence.
Lutter contre la fraude
A considérer de près, le vote électronique a bien plus d’avantages et il est bien possible au Mali. Il est évident que si on l’essayait, il pourrait être la meilleure option. Investir dans la digitalisation des élections permettra la sécurisation des données, donc plus de transparence et moins de fraude.
Tout au long du cycle électoral dans nos pays, la transparence est le maitre mot et tout est mis à disposition pour l’assurer, sans vraiment y arriver malgré le déploiement de tant de moyens. Et les résultats des élections ne sont pas à l’abri de contestation.
Le vote électronique aurait l’avantage de faciliter le vote, d’augmenter le pourcentage de la participation. Par ailleurs, il permettrait de réduire la possibilité de manipulation électorale, générer une plus grande transparence dans les résultats et, par conséquent, renforcer la légitimité des dirigeants élus.
Pour des régions de notre pays où le problème d’effectivité et de qualité de réseau internet se pose, des dispositions spécifiques pourront être prises. Même si ce système peut aussi présenter des inconvénients comme le risque de piratage ou autre, cela vaut le coup de l’essayer pour donner un coup de pouce à notre démocratie au vu des avantages qu’il peut offrir.