Les jeunes doivent s’engager dans la politique et aller à la conquête du pouvoir pour bâtir le Mali de nos aspirations. Ils doivent se politiser.
Le titre cet article n’est pas sans rappeler celui d’un livre Politisez-vous ! (Ed. United Press), publié en 2017 au Sénégal, dans lequel des jeunes appelaient à un engagement sur le terrain au lieu de rester dans les invectives contre le personnel politique. « Le rejet d’une classe politique ne peut constituer un projet de société. L’indifférence et le découragement sont les deux faces d’une même médaille, celle, hideuse, du renoncement. L’indignation est un moteur de citoyenneté affirmée. Et, pour être fertile, elle doit être le début d’un engagement dans la formulation d’une vision du monde qui va à rebours de l’offre politique actuelle. », écrivait-il.
Pour eux, rentrer en politique « est un impératif catégorique en vue d’amorcer un renouvellement des idées, des méthodes et des pratiques soucieuses des intérêts du peuple, sur lequel une minorité exerce un pouvoir légitimé par le suffrage universel. »
S’il est vrai que les jeunes ne sont pas fiers du Mali légué par les aînés et qu’un changement s’impose véritablement, ils doivent aller conquérir les ressources qu’il faut pour bâtir le pays auquel nous aspirons. Cela passe par la politique. La politique, c’est tout ce qui se rapporte à la gestion de la cité. La politique fait et défait, elle construit et détruit.
C’est par la politique qu’on imprime une dynamique dans un pays. Au Mali, les citoyens se plaignent fortement de l’offre politique, de l’état de gestion du pays, et réclament en conséquence un changement. Il faut donc que ceux qui prêtent une oreille attentive à ces cris, désireux et capables de réaliser les rêves de changement portés par leurs concitoyens, s’engagent, se politisent.
Acteur du changement
La jeunesse est cette période de la vie où l’on est assoiffé de bouleversement, de renouveau. Plein de dynamisme, on peut dépenser de l’énergie sans compter. Voilà pourquoi il faut miser sur elle pour amener le changement tant voulu. Raison donc pour laquelle il faut drainer les jeunes vers la politique. Il faut compter sur leurs aptitudes, leur vivacité physique et d’esprit à réinventer la politique.
Cela dit, il ne s’agit pas de n’importe quelle jeunesse. Mais bien d’une jeunesse responsable, compétente, éduquée, formée et cultivée. Et ce ne sont pas les compétences qui manquent. A force de vouloir les « étouffer », beaucoup de jeunes maliens se sont mis à l’écart de l’espace politique pour aller faire valoir leurs compétences au sein des organisations internationales ou dans d’autres secteurs socio-professionnels.
Il ne faut pourtant pas perpétuer les erreurs du passé. Ceux qui sont aptes à gouverner et honnêtes n’ont pas voulu s’intéresser à la politique. Le vide devant être comblé, des hommes sans foi ni loi ont occupé l’espace. Résultat : le pays est à terre aujourd’hui par le fait surtout des incompétences, du manque de vision.
S’armer de patience…
S’il y a une chose sur laquelle on est pourtant tous d’accord, c’est que la jeunesse actuelle de notre pays est « pressée », impatiente. Elle voudrait semer et récolter les fruits le même jour. Elle veut réussir tout de suite. C’est notre grand défaut. S’engager dans la politique, c’est pourtant aussi essuyer des échecs, prendre des coups, gravir les échelons souvent lentement, mais tout de même acquérir de l’expérience au fil du temps.
Il faut que les jeunes, qui souhaitent s’engager dans la politique, prennent le temps de mûrir, de se former. Commencer au plus bas de l’échelle pour atteindre le sommet. Il faut donc entrer en politique le plus tôt pour avancer, occuper des postes au sein des partis politiques, chercher à se faire élire au niveau local d’abord, travailler, améliorer les conditions des populations à la base pour ensuite aspirer à apporter un changement au niveau national.
Cela dit, il faut aussi et surtout que les jeunes se soutiennent, se supportent. Le jeune ne doit plus être l’ennemi du jeune. Il faut sortir des querelles d’égo et des combats d’intérêts, des jeux individuels et penser collectif.