Mali : il faut protéger les futurs candidats aux élections
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Mali : il faut protéger les futurs candidats aux élections

Le blogueur Lamissa Diarra plaide pour une meilleure protection des potentiels candidats à travers des dispositions légales.

Notre pays semble être à l’abri de certaines malices politiques. Dans notre jeune histoire démocratique, il se révèle difficile de répertorier des cas où les mailles de la justice, sous la pression politique, ont été tendues à l’encontre des candidats jugés favoris aux élections, afin d’écraser les chances de ces derniers d’accéder au pouvoir. De tels faits sont pourtant courants dans le monde. Avouées ou pas, des manœuvres ont été utilisées par de grands hommes politiques de par le monde pour décrédibiliser leurs adversaires de taille. Le cas Dominique Strauss-Kahn, en France, résonne dans nos souvenirs.

C’est bien à l’approche des élections que telles astuces politiques sont utilisées pour dépoussiérer de vieux dossiers d’accusations ou tendre un traquenard à de potentiels candidats favoris aux élections dans le but d’écraser toute chance pour ces derniers d’accéder au pouvoir.

Prendre les mains dans le sac

Les hommes politiques gagnent de l’expérience en occupant des postes délicats. Souvent, sans savoir qu’à l’avenir ils auront des ambitions politiquement élevées, certains s’écartent des normes dans leur gestion. D’autres sont mis sous surveillance et se font entourer par des ennemis politiques déguisés, qui ne rateront pas l’occasion de créer, progressivement, de problèmes de gestion qui éclateront au  grand jour. Il y en a qui arrivent à échapper à toutes ces tentatives, sauf celle visant la faiblesse de tout homme : le piège à femme semble être un coup d’épée inévitable qui brise d’un coup la renommée d’un candidat, qui semblait pourtant bien parti.

Toutes les astuces sont concoctées pour attraper au bon moment l’adversaire politique redoutable. Pour prendre à témoin tout l’électorat, on lance une véritable cabale médiatique contre celui qui suscite désormais le rejet. Au lieu d’aller vers l’électorat avec les armes de séduction qu’il faut, on s’emploie à écraser l’adversaire avant même que le match commence.

« Le fer coupe le fer »

Il faut donc faire barrage à de tels dessins. Il faut protéger les potentiels candidats favoris aux élections par la loi. Nous proposons, en l’occurrence, de penser à légiférer dans ce sens. Pourquoi ne serait-il pas bien possible d’inclure dans nos dispositions électorales que tout candidat potentiellement déclaré avant des élections d’envergure ne peut faire l’objet de poursuites dans une période assez raisonnable de la tenue des élections ?

Nul n’étant au-dessus de la loi, la charge n’est pas abandonnée. D’autant plus que loin de supposer facilement des manœuvres politiques derrière, il se pourrait que le citoyen-candidat mis en cause puisse bien être coupable des actes qui lui sont reprochés. On peut donc suggérer de remettre la poursuite après la tenue des élections si le candidat ne vient pas à gagner les élections.

Si par ailleurs il vient à remporter les élections, bénéficiant du coup d’une certaine immunité dans l’exercice de ses fonctions, la poursuite pourrait être remise à la fin de son mandat. Nul ne reste éternellement au pouvoir. La machine judiciaire réprimera s’il le faut une fois la fin de l’exercice du mandat à lui confié. L’ancien président français, Nicolas Sarkozy, a été poursuivi et condamné par la justice après la fin de son mandat. Notre démocratie est à parfaire, donc osons !

Il faut, en tant que citoyen, oser nourrir la réflexion autour de certains sujets délicats. Nous devons quitter le champ des réflexions individuelles pour les soumettre à l’analyse des autres. C’est ainsi que nos idées peuvent se parfaire pour en résulter quelque chose de profitable pour tous.

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