Denrées alimentaires : la hausse du prix du pain fait débat
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Denrées alimentaires : la hausse du prix du pain fait débat

Le prix du pain a  augmenté à Bamako et en périphérie. Cette légère hausse concerne d’autres denrées alimentaires de première nécessité, impactant les modestes familles qui peinent à s’adapter.

En l’espace de quelques jours, le prix de la baguette de pain, l’un des aliments les plus consommés à Bamako, est passé de 250 à 300 francs CFA. Cette hausse soudaine fait débat dans les modestes ménages, déjà précarisés par la crise économique liée à la Covid-19.

« 50 ou 100 francs CFA, c’est peu pour certains. Mais, pour nous, cela représente le prix de deux cubes Maggi, le prix du sel, de la tomate concentrée, de l’ail ou encore du persil. Bref, c’est 50 ou 100 F de moins pour faire nos courses au marché», déplore Chata Diakité, lavandière à Banconi, en commune I du district de Bamako.

Interpellations des consommateurs

La légère hausse du prix du pain pèse sur les frais de condiments, selon Marietou Fofana, vendeuse au marché de Diafarana, en commune III, dans la capitale malienne. Elle ajoute que les époux doivent se sentir plus concernés : « Nos chefs de famille n’augmentent pas pour autant le prix de la popote. Connaissant leur position financière, nous ne pouvons même pas leur en vouloir. Néanmoins, ils devraient être moins exigeants quant au au contenu de l’assiette».

Marietou, comme beaucoup d’autres consommateurs maliens, se demande ce que font les personnes censées les défendre. « Je ne sais pas s’il existe des associations pour faire face à ces hausses de prix, mais il est temps de réagir», laisse entendre la vendeuse.

Au Mali, les associations de défense des consommateurs semblent avoir une marge de manœuvre qui n’est pas assez large quant à la variation des prix des denrées de première nécessité. « Notre rôle, c’est d’alerter, d’interpeller, de dénoncer et non la répression. C’est ce que la population ignore », explique Abdoul Wahab Diakité,  2ème vice-président de l’Association des consommateurs du Mali (Ascoma), réagissant aux interpellations des consommateurs.

Les raisons de l’augmentation

Selon Abdoul Wahab Diakité, c’est à l’État d’être engagé, prévoyant, proactif et d’être dans l’anticipation pour régler des situations de ce genre. En ce qui concerne le pain, l’État peut bien agir, dit-il, car il est interne et ne concerne que Bamako et Kati. « Le plan de riposte, c’est-à-dire le fonds Covid devait prendre en compte la viande, la farine et l’huile en plus de l’eau et l’électricité. Malheureusement, ça n’a pas été le cas. La solution est d’utiliser ce fonds pour débloquer le problème des denrées de première nécessité avant le début du mois de ramadan», suggère le syndicaliste.

Des discussions sont engagées avec la Direction générale du commerce, de la consommation et de la concurrence (DGCC), à en croire Abdoulaye Ballo, président de l’Association des libres consommateurs maliens (Alcom). « J’ai envoyé une lettre d’information par rapport à ces hausses de prix pour avoir des explications à donner à la population, notamment aux consommateurs. Le directeur de la DGCC, Boucadary Doumbia, m’a fait savoir que pour la viande, le bétail est exporté en grand nombre. Ils ont donc pris des dispositions urgentes pour empêcher l’exportation du bétail hors du pays », a-t-il confié.

Médiations

L’augmentation du prix du pain a donné l’alerte. « Les consommateurs maliens, à travers leurs représentants, ont créé un cadre de dialogue avec les boulangers, les propriétaires d’usine de farine, les livreurs de pain et aussi avec les commerçants détaillants ainsi que le ministre et la direction nationale du commerce. Il s’est avéré que le  prix du blé a augmenté ainsi que le transport. C’est ce qui explique la hausse du prix du pain», poursuit Amadou Ballo qui informe, par ailleurs, que le blé consommé au Mali provient de la Russie.

Selon les responsables que nous avons rencontrés, les médiations sont en cours avec les boulangers et les livreurs de pain pour faire baiser le prix du pain. Quant aux autres denrées, la solution ne semble pas  à portée de main pour l’instant.

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