A l’exposition « 6 degrés sous l’horizon », les femmes à l’honneur
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A l’exposition « 6 degrés sous l’horizon », les femmes à l’honneur

Bamako Art Gallery, dans le cadre de la célébration de la journée internationale de la femme, a présenté le 6 mars dernier une exposition collective dénommée « 6 degrés sous l’horizon ».

L’activité a mis en honneur 6 jeunes femmes artistes : Dicko Traoré, Kani Sissoko, Mariam Niaré, Mariam Ibrahim Maïga, Korka Kassongué et Fanta Diarra. Elles sont vidéastes, peintres, photographes et designers. « Cette exposition est une sorte d’interpellation, d’invitation à la réflexion sur la question de la femme dans la société », a déclaré Marie Doussou Sangaré, directrice déléguée de l’évènement.

L’exposition s’est déroulée dans les locaux de Bamako Gallery Art, à Baco-Djicoroni ACI, quartier populaire de la capitale malienne, en présence d’une foule venue admirer le travail des jeunes femmes et discuter avec elles des sujets traités dans les différentes œuvres.

Mettre en avant les jeunes femmes artistes

« ‘’6 degrés sous l’horizon’’ désigne la position à laquelle le soleil se situe quand la nuit noire laisse place au jour naissant. Il s’agit de la dernière étape de l’aube qui, au sens figuré, est également une forme de commencement », expliquent les organisatrices.

La situation des jeunes artistes au Mali, surtout les femmes, est critique. Beaucoup d’entre elles rencontrent énormément de difficultés dans leur carrière. Cette exposition est donc une occasion, une fois de plus, pour permettre à ces jeunes femmes d’être vues et surtout reconnues.

Cela est important afin qu’elles soient respectées pour le travail qu’elles abattent, insiste Marie Doussou Sangaré. « Au-delà du contexte, qui est la journée internationale de la femme, c’est surtout une occasion de mettre en avant ces jeunes artistes femmes qui débordent de talent mais qui, malheureusement, n’ont pas toujours ce qu’elles méritent », a-t-elle ajouté.

Diverses thématiques

Les approches sont diverses, les thèmes aussi. Les salles, les unes voisines des autres, regorgent d’œuvres. Ici, des tableaux peints accrochés aux murs, là, des photographies en petits ou grands formats. La couleur est au rendez-vous, la femme à l’honneur.

Quand les murs parlent est une œuvre de la photographe Kani Sissoko, qui aborde la question du musèlement de la femme dans une société patriarcale. « Dans cette œuvre, je parle des relations qui existent entre les femmes et les murs. Nous, femmes, avons beaucoup de problèmes qui, hélas, demeurent invisibles. Mais les murs en sont témoins », explique la jeune artiste.

La salle, où une projection est offerte, est un peu sombre. Dans un format un peu inhabituel au Mali, un médium, l’artiste vidéaste et photographe, Dicko Traoré, allias « Dickonet », aborde la problématique de l’immigration à travers son œuvre intitulée Sira (« la route ») en langue bamanankan. « J’ai été dans plusieurs pays européens, et à chaque fois que je rencontre des migrants, je m’interroge sur les raisons qui les poussent à quitter leur pays pour l’Europe », confie la jeune femme. Les réponses qu’elle reçoit la touche tellement, dit-elle, qu’elle a décidé d’en parler dans une œuvre.

Que de sensations à la vue des œuvres exposées : de Pierrette de Korka Kassogué à Piégé par son suceur de Mariam Niaré en passant par Terre sans frontières  de Fanta Diarra, ou encore Pétales de Mariam Ibrahima Maïga, une histoire particulière avec laquelle on a tout de suite l’impression d’avoir un lien.

L’exposition durera tout le mois de mars et est ouverte au public.

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