Femmes : l’inaction, obstacle à l’autonomisation économique
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Femmes : l’inaction, obstacle à l’autonomisation économique

Joséphine Moukoro est une femme battante, qui n’a pas eu la chance d’être inscrite à l’école. Dès son jeune âge, s’il y a une chose qu’elle détestait, c’est la fainéantise. Ainsi, elle a vite choisi un métier : faire la lessive. Pour elle, l’autonomisation économique passe par le refus de l’inaction.

Originaire d’un pays voisin, le Burkina Faso, Joséphine est mariée au Mali depuis une dizaine d’années. Elle a deux mignons enfants : une fille et un garçon. La burkinabè affirme que la vie est pleine de surprises désagréables, et qu’aucune femme ne doit donc rester les bras croisés en dépendant de son mari. Qu’une femme soit intellectuelle ou analphabète importe peu pour Joséphine. Elle soutient que tout le monde doit prendre son sort en main, surtout en essayant des solutions adéquates. Il nous livre ici son témoigne qui peut inspirer.

Mise en place d’un système

Cela fait plus de dix ans que Joséphine fait le tour des familles voisins pour laver les vêtements sales. Aujourd’hui elle est très organisée dans ce métier et possède un carnet d’adresse très riche. Dès 5h du matin, elle se réveille pour puiser l’eau qui lui sert de nettoyage. Chaque jour, elle remplit plus de 6 grands récipients. « Je prenais à la fois les habits de trois clients différents, confie-t-elle. Mais actuellement, avec l’âge, j’ai diminué cela. Je lave en fonction de la quantité d’habits. Certaines clientes exigent la netteté et l’odeur parfumé des habits. Elles achètent leur propre savon et on discute du prix à la fin. Je compte 25 francs par habit. Cependant, 20 habits complets peuvent faire 1300 francs CFA ».

La burkinabè est qualifiée dans son domaine, d’où l’ampleur de sa clientèle. Elle reconnait que ce travail qu’elle mène n’est pas sans difficultés ou répercussions sur sa santé. D’après elle, ce métier demande beaucoup de courage et de la persévérance. Elle explique : « Lorsque je suis débordée dans la semaine, la nuit, j’attrape une fatigue générale et une douleur dorsale très intense. Je m’auto-soigne avec des médicaments chimiques et traditionnels. Seuls les dimanches je me repose. C’est avec ce travail que je subviens à mes petits besoins et à ceux de mes enfants ».

Avoir confiance en soi

À défaut de fréquenter une école, Joséphine a fait le choix de faire la lessive au lieu du commerce. Joséphine est pourtant une femme timide qui, selon elle, ne pourrait pas faire face à de nombreux clients à la fois.

A l’exemple de Joséphine, on peut retenir que seul le travail rend autonome une femme. Ainsi, aucune femme, jeune ou adulte, célibataire ou mariée, intellectuelle ou illettrée ne doit plus se sous-estimer ou s’autocensurer. L’inaction ne paye jamais.

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