En cette journée mondiale du football, célébrée le 25 mai, il est légitime de se demander si le Mali peut être considéré comme une nation de football. Les infrastructures insuffisantes, l’absence d’une industrie dédiée, le manque de professionnalisme dans le championnat restent, entre autres, les fléaux du football au Mali.
Au Mali, le football va bien au-delà d’un simple loisir : il est profondément ancré dans la culture et la société, avec une pratique répandue à tous les niveaux, des jeunes aux adultes, dans tous les coins du pays. Cette passion unifie les communautés et renforce l’unité et la cohésion nationale.
Bien que l’équipe nationale n’ait pas encore remporté de trophée majeur ni participé à la Coupe du monde, à l’exception de l’équipe des moins de 17 ans, championne d’Afrique et vice-championne du monde, le football reste une passion nationale, portée par des icônes tels que que Salif Keïta, Seydou Keïta, Mahamadou Diarra, Frédéric Kanouté…
Cependant, des obstacles tels que les crises récurrentes au sein de la Fédération malienne de football, le manque de professionnalisme dans le championnat, les infrastructures insuffisantes, symbolisées par les rénovations forcées du Stade–26 Mars par la Confédération africaine de football (CAF) et le manque de développement industriel du football, comme en témoignent les stades souvent vides lors des matchs de championnat, représentent des défis majeurs à surmonter pour que le Mali puisse pleinement exploiter son potentiel footballistique.
La professionnalisation de la Ligue 1 à tout prix
Le championnat du Mali de football demeure non professionnel, privant les clubs et les joueurs des structures et des ressources nécessaires pour s’épanouir pleinement. Les joueurs, souvent amateurs, jonglent entre le football et d’autres emplois pour joindre les deux bouts. Les clubs souffrent du manque de financement, de gestion professionnelle et d’infrastructures appropriées, ce qui entrave le développement des jeunes talents locaux contraints de chercher des opportunités à l’étranger. Cette situation limite également la capacité des clubs à attirer des financements et des sponsors, impactant leur compétitivité internationale.
La transition vers une ligue professionnelle au Mali est confrontée à des défis majeurs telles que la recherche de financement stable, l’amélioration des infrastructures sportives, la formation des acteurs clés et une gestion transparente. Pour y parvenir, le Mali peut s’inspirer des succès d’autres nations africaines en développant des partenariats internationaux, en mobilisant les autorités locales et le secteur privé, et en mettant en place des initiatives locales comme les centres de formation pour les jeunes talents.
Les choses bougent apparemment
Ces derniers temps, le football malien a connu des changements majeurs. La rénovation et la construction de nouveaux stades, ainsi que l’achat des droits médias des compétitions de la Fémafoot par TM1, qui diffuse désormais les matchs en direct pour la première fois au Mali, en sont des exemples marquants.
Un journaliste sportif a affirmé que le championnat malien deviendra semi-professionnel l’année prochaine : « Les choses bougent lentement mais sûrement. Il ne sert à rien de se précipiter et de commencer des projets que nous ne pouvons pas garantir à long terme à l’instar de la Guinée qui a dû stopper son processus de professionnalisation du championnat. J’ai vu les cahiers des charges de la fédération et les stratégies pour attirer un maximum de sponsors. La plupart des clubs vont s’y conformer, permettant aux joueurs et à tous les acteurs du football de vivre dignement de leur travail », a-t-il ajouté.
Nous pouvons conclure avec cette note d’espoir de Djelika Guindo, journaliste sportive : « Je pense que le Mali est déjà une grande nation de football et a de beaux jours footballistiques devant lui malgré les défis à relever. Pendant cette période de transition, les choses ont vraiment évolué. J’encourage les autorités à poursuivre cette dynamique sans oublier de valoriser le football féminin. Il est essentiel de collaborer davantage avec la FIFA [Fédération internationale de football association, NDLR], qui alloue beaucoup de fonds au développement du football féminin.»