Koulikoro : à la rencontre des femmes de Tiéman
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Koulikoro : à la rencontre des femmes de Tiéman

A Tiéman, dans la région de Koulikoro, un groupement de femmes, nommé Benkadi, joue sa partition dans le développement de leur communauté. 

Benkadi a aujourd’hui plus de 50 ans d’existence. Selon sa secrétaire générale, Rokia Coulibaly, l’association, qui est composée de l’ensemble des femmes mariées du village, a eu son récépissé en 2006Composé de 135 femmes, Benkadi, aux dires de sa secrétaire générale, a pour activité principale l’agriculture. « Pendant l’hivernage, nous cultivons le maïs et le riz. Quand la saison sèche arrive, nous faisons du maraîchage », précise Rokia Coulibaly.

A Tiéman, dans la commune de Baguinéda (Koulikoro) l’ONG One Campaign a organisé une visite. J’ai visité le champ des femmes de Benkadi, ayant bénéficié de la loi sur le foncier agricole.

Dans un souci d’innovation, les femmes du groupement assurent « la transformation des produits tels que le gombo, l’oignon, la tomate, la mangue, le gingembre, le bissap », ajoute Rokia. Cependant, elle nous apprend que depuis plusieurs mois, le séchoir n’est plus fonctionnel. Une autre membre du groupement, Mariam Doumbia, précise que « l’association n’a pas eu les moyens de le réparer à plus forte raison acquérir un nouveau. » Elle fait état de problèmes de distribution liés aux prix imposés par les commerçants, qui ne sont pas à la portée de toutes les bourses.  

Moteur de développement

Le regroupement est impliqué dans le développement du village de Tiéman. Les revenus tirés de ses activités servent à financer plusieurs actions. Chaque femme du village peut avoir un prêt sur le budget de fonctionnement, sans intérêt. Ainsi, elles sont à l’abri de tout problème avec les institutions de microcrédit. En outre, les frais de scolarité des enfants ainsi que toutes autres dépenses de la famille sont à la charge des femmes dans le village de Tiéman.

Mais l’arbre de la bravoure des femmes de Tiéman ne doit pas cacher la forêt des difficultés, notamment l’insuffisance de terres cultivables. « Nous n’avons que deux parcelles pour le jardinage. Le premier mesure un demi hectare, fourni par le village, et l’autre est un tiers d’hectare donné par le gouvernement. Le nombre des membres de l’association augmente au fil du temps. Nous voulons plus de terre, deux hectares de plus si possible », fait-on savoir du côté de l’association. L’approvisionnement des jardins maraîchers en eau, pendant la saison sèche reste un casse-tête également.

Mettre en valeur

Pour Oulie Keita, directrice de One Campaign, quand on parle de femme, il s’agit de la femme rurale. La survie des citoyens dépend des travaux de nos sœurs et mamans vivant dans les milieux ruraux : elles doivent être soutenues. Elle estime qu’il faut mettre en valeur ces femmes rurales en leur donnant plus de visibilité. « Le gouvernement a certes  beaucoup fait en octroyant 15% du budget national à l’agriculture, fait-t-elle remarquer. Cependant, il reste encore du chemin à faire. Ces femmes n’ont pas nécessairement les moyens financiers qu’il faut pour entretenir leurs terres. Elles sont en manque d’eau, de semences, de matériaux… » Puis, elle plaide : « On peut trouver des moyens pour leur octroyer des forages, leur donner accès aux crédits pour qu’elles puissent acheter des semences, continuer leur transformation pour subvenir à leurs besoins. »

En soutien, One Campaign a offert la somme de 100000 FCFA aux femmes de Tiéman pour qu’elles s’achètent un nouveau séchoir.

Il faut noter que l’article 13 de la loi N°2017-001 du 11 avril 2017, portant sur le foncier agricole, stipule qu’au moins 15% des aménagements fonciers de l’État ou des collectivités territoriales doivent être attribués aux groupements et associations de femmes et de jeunes situés dans les zones rurales.

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