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Mali : vivement une loi pour promouvoir l’accès des jeunes aux responsabilités !

Dans un contexte étouffant pour son épanouissement, la jeunesse africaine, en général, peine toujours à émerger du fond d’un système politique pris en otage par une certaine classe d’ « aînés ». Au Mali, néanmoins, elle arrive de plus en plus à se faire entendre. Une aubaine pour exiger un meilleur accès aux responsabilités.

La population malienne est fortement jeune, les 15 à 35 ans en représentent 31% et 21% ont moins de 15 ans. Pourtant, cette frange importante de notre pays est sous représentée dans la gestion des affaires publiques.

Le Mali, comme ailleurs sur le continent, est ce que l’essayiste sénégalais Hamidou Anne appelle dans Panser l’Afrique qui vient ! (Présence africaine, 2019), « une terre de prédilection pendant plusieurs décennies de la gérontocratie et de la structuration d’un cadre social et sociétal duquel la jeunesse est exclue ». La prise des décisions, se rapportant à la vie de la cité, revenait à la classe des ainés, « les sages ». Les jeunes d’âge n’étant que la force motrice qu’on mobilisait pour les travaux physiques ou pour faire la guerre. « Nous avons une tradition qui a longtemps tenu la jeunesse hors du champ des responsabilités et loin des strates de prise de décisions », dénonce Hamidou Anne.

Moteur du changement

La jeunesse d’aujourd’hui est certes l’avenir de demain. Cependant, on ne saurait façonner cet avenir sans les jeunes eux-mêmes. Ils sont, à tout point de vue, les principaux acteurs du changement à opérer pour l’avenir. Leur dynamisme et leur enthousiasme doit être capitalisé pour enclencher les réformes nécessaires et adaptées au nouveau contexte du monde. Porteuse de valeurs nouvelles, la jeunesse actuelle, seule, peut promouvoir les principes de gouvernance nouvelle, moderne et inclusive. Imprégnée des nouvelles réalités du monde (surtout du point de vue des technologies). Avec cet atout et en libérant leur potentiel, la jeunesse malienne arrivera à engager notre pays dans la nouvelle marche du monde.

La classe d’aînés au sommet de l’Etat a fait ce qu’elle pouvait en gérant le pays selon les aspirations et les besoins de l’époque. Elle s’est même souvent servi des jeunes pour « légitimer des desseins politiciens ». L’évolution de notre société exige de nouvelles façons de voir et de faire, donc de nouveaux acteurs à même de répondre à ce besoin. Il est important pour nos dirigeants et responsables politiques de préparer la relève en collaborant avec les jeunes à travers un transfert de savoirs et de compétences dans la gestion de l’État. Toutes choses qui ne sont encore nullement une réalité dans notre pays, où les « vieux » cherchent à se maintenir tout en empêchant l’accès des jeunes aux responsabilités dans l’administration publique.

Institutionnaliser l’accès des jeunes aux responsabilités

A travers les mouvements associatifs de jeunes et les rares chanceux qui arrivent à accéder au sommet de l’État, il faudrait de plus en plus faire des plaidoyers ou exiger le vote d’une loi qui favorisera la promotion des jeunes aux hautes responsabilités de l’État.

Une loi dans le même sens sera salutaire pour octroyer aux jeunes un réel pouvoir de décision et leur permettre de mieux agir pour le bien-être du pays. On pourrait, à l’occasion, instaurer une tranche d’âge (25-40 ans)  et un quota de 50% par exemple pour les jeunes dans la constitution de listes pour accéder aux postes électifs ou nominatifs. Sans vouloir donner une impression de favoritisme ou « de promouvoir un jeunisme sans nuance et dangereux », il faudrait accorder une importance capitale aux critères de compétence et de probité. Car, conclut M. Anne, il est regrettable « de constater la difficulté voire l’absence de renouvellement generationnel dans la conduite des affaires de nos pays ».

Refusant de rester en marge de la gestion du pays, de nombreux jeunes maliens se sont engagés dans les mouvements associatifs. De cette façon, ils ont décidé de se battre en mettant leur énergie à profit pour influencer les décisions politiques qui ne profitent pas toujours au pays, à défaut d’être valablement représentés dans les instances de décisions politiques.

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