Nina Wallet Intalou, considérée naguère comme « l’homme fort de la rébellion Touareg », est ministre de l’artisanat et du tourisme et l’une des valeurs sûres du gouvernement. Mais elle n’est pas à la place qu’il faut. Elle a un large réseau de connaissances au Nord et dans les pays voisins, et elle a pu attirer à Bamako les figures les plus radicales de la révolution azawadienne. Elle servirait mieux le Mali en tant que ministre des affaires étrangères ou de la réconciliation nationale, écrit le blogueur Cherif Ag Mohamed Ibrahim.
Au sein du gouvernement, Nina Wallet Intalou occupe les portefeuilles du ministère de l’artisanat et du tourisme. Ne lui connaissant aucun background dans le domaine, je trouve sincèrement que c’est un gâchis pour le gouvernement du Mali et le contribuable malien d’avoir les gens là où ils ne peuvent pas donner le meilleur d’eux-mêmes.
Alpha Oumar Konaré ne disait-il pas qu’il faut mettre la personne qu’il faut à la place qu’il faut ? C’est un fait que l’apport de Nina au gouvernement aurait pu être plus significatif et plus durable si elle était à la place qu’il faut. Nina est en réalité une diplomate née. Elle est extraordinaire dans ce domaine. Elle aurait pu donner mieux en étant ministre des affaires étrangères ou ministre de la réconciliation nationale. On peut aisément constater cela en jetant un coup d’œil à ses exploits.
Figure de proue de la réconciliation et la paix.
Au-delà de la très large et puissante tribu d’Idnane dont elle est issue et qui est très présente au niveau de cinq régions du Nord, en Algérie et en Libye, Nina dispose d’un vaste réseau de connaissances. Ainsi elle a pu, dans la discrétion, attirer à Bamako les figures les plus radicales de la révolution azawadienne et créer le contact qui a cruellement manqué pour engager une réconciliation véritable entre les Maliens.
Son dernier exploit et le plus louable est d’avoir réussi à amener le groupe Tinariwen à Bamako avec à sa tête Ibrahim Ag Alhabib aka Abaraybone, le célèbre leader du groupe, et le faire danser publiquement à Alfarouk Kimpinsky où elle a parrainé leur concert.
Un révolutionnaire azawadien à Bamako
En effet, Ibrahim Ag Alhabib, orphelin de 1963 par la faute de la tyrannie de Modibo Keïta sur la région d’Adrar des Ifoghas s’est fabriqué une image de leader révolutionnaire, d’idéologue et de philosophe au sein des communautés azawadiennes du nord du Mali et au sein d’autres peuples en lutte pour leur dignité. Il appelle à l’unité, au progrès et dénonce les divisions ethniques et tribales auxquelles il ne prend jamais part, d’où son influence unificatrice dans la région.
Réussir à l’amener et à le faire danser à Bamako est un exploit et un signal fort que Nina Wallet a une excellente capacité à rapprocher les gens, et à œuvrer pour la paix et la réconciliation au Mali si on lui en donne l’opportunité.
برار