La période de transition nous offre l’occasion de repartir sur de bonnes bases dans le processus de réorganisation territoriale de notre pays. Pour ce faire, il y a un préalable à ne pas sauter.
Le projet de réorganisation territoriale remis dans le tiroir est en bonne voie pour en ressortir. Le débat sur la nécessité de revoir notre organisation territoriale, face au contexte sociodémographique actuel, refait surface.
Cependant, comme d’habitude, on en vient à oublier le principe de base qui procède de la concertation avec les communautés administratives de base que sont les communes.
Respect du principe de la libre administration des communes
Le principe de la libre administration des collectivités impose une certaine conduite à l’État. Conférant aux communes un pouvoir autonome d’action dans la gestion de leurs affaires, celles-ci ne doivent plus subir un traitement « paternaliste » des autorités étatiques.
A travers ce principe, légalement, il n’est plus possible de regrouper des communes en une seule entité, sans consulter leurs avis au préalable. Il faut, avant toute association de communes, s’assurer que celles-ci désirent vivre ensemble au sein d’une seule et même collectivité.
Pour rappel, le processus de communalisation, à ses débuts, a suscité de nombreux conflits dans notre pays. Des entités territoriales, historiquement opposées, ne désiraient pas vivre ensemble. Ou pis, elles se refusaient d’être considérées comme étant moins viables pour constituer une collectivité et se retrouver à subir la puissance d’une autre jugée semblable à elles.
Ne pas réveiller les vieux démons
Il convient de ne pas réveiller les vieux démons de ces rivalités intercommunautaires. Il faut laisser le temps nécessaire de consultation aux localités afin qu’elles manifestent, en toute liberté, leur volonté d’association. Les autorités doivent partir de l’expression de ce consensus communautaire pour bâtir un nouveau schéma territorial qui convient à notre pays.
Il faut éviter de forcer les regroupements de communes. L’objectif est d’offrir un nouveau schéma territorial plus à même de correspondre aux réalités de vie actuelle et qui facilitent la mise en œuvre des politiques publiques destinées à mieux assurer un cadre de vie prospère à nos populations.
Le tout premier pas à amorcer pour réussir notre processus de réorganisation territoriale consiste, donc, à mener une consultation intercommunale de base afin que les populations expriment valablement leur volonté de vivre-ensemble. C’est à ce prix que nous préserverons notre vivre-ensemble dont les racines sont profondément secouées en ces temps-ci.