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#SiraKura : après les Assises, place aux actes !

Trois mois après les Assises nationales de la refondation, les autorités doivent entamer le processus d’exécution des recommandations les plus urgentes, à savoir les réformes politiques et institutionnelles.

Début mai 2021, face au président Bah N’Daw [renversé le 24 mai], le président du Comité stratégique du Mouvement du 5 juin-Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP), Choguel K. Maïga, a annoncé quelques mesures pour la « rectification » de la transition. Parmi celles-ci, figurait l’organisation des Assises nationales. Elles sont évoquées à nouveau à la mi-juin 2021 par Choguel Maïga, devenu premier ministre, lors de son premier conseil de cabinet après le renversement de Bah N’Daw et de son chef de gouvernement Moctar Ouane. Pour le premier ministre issu du mouvement hétéroclite de contestation, il s’agissait de « diagnostiquer les maux du Mali et trouver les solutions à la hauteur ».

Les Assises nationales de la refondation (ANR) ont eu lieu du 28 au 30 décembre. Elles visaient, selon le gouvernement de transition, « à jeter les bases » du nouvel État malien. C’est du moins le discours officiel qui a servi à les légitimer, alors qu’une partie de la classe les a boycottées, estimant qu’elles étaient pour le gouvernement de transition un moyen de proroger la transition en violation des engagements pris auprès des partenaires quant au respect de la durée de la transition (18 mois). D’autres acteurs n’en voyaient pas l’utilité, d’autant que les recommandations du Dialogue national inclusif (DNI, 2019) peinent déjà à être appliquées.

Gestion vertueuse

Les autorités maliennes de transition prennent du retard dans la poursuite des objectifs des Assises nationales de la refondation (ANR). Or, les recommandations de ces Assises ont un « caractère exécutoire », d’après le gouvernement. C’est-à-dire que le futur président devrait forcément les appliquer.

Les plus urgentes parmi ces recommandations sont les réformes politiques et institutionnelles. Celles-ci doivent donner la nouvelle orientation politique du pays, notamment en lien avec la réforme constitutionnelle visant à doter le pays d’institutions politiques et administratives pour construire un État plus fort comme jamais, tel qu’exprimé dans les débats.

Ces réformes, qui sont entre autres le nouveau découpage territorial, la révision de la Constitution, la mise en place d’un organe unique indépendant de gestion des élections, la moralisation de la gouvernance publique, doivent doter le pays de mécanismes d’une gestion vertueuse de l’État. Et il va sans dire qu’elles sont attendues par les populations avec la même énergie déployée pour la tenue desdites Assises.

Vaine aspiration de refondation

Ces réformes devraient faire l’objet d’une programmation qui revient au ministère de la Refondation de l’État, dirigé par Ibrahim Ikassa Maïga, à travers la mise en place d’un comité de suivi des recommandations qui devrait être institué automatiquement après les Assises.

Si les sanctions survenues après la prorogation du délai de la transition exprimée dans les assises nationales ont perturbé ce calendrier, il revient aux autorités de déclencher pourtant l’exécution des recommandations pour qu’elles ne restent pas une vaine aspiration de refondation de plus de l’État.

Il va falloir donner la priorité à ces réformes malgré tout, car c’est le seul gage de réhabilitation de la confiance brisée entre les gouvernants et les gouvernés. Et les autorités ont tout à y gagner.

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