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#SiraKura : et si on instaurait un débat entre les candidats à l’élection présidentielle ?

L’idée d’instaurer un débat public entre les candidats aux élections présidentielles constitue, de nos jours, une forte demande des Maliens.

Au Mali, les débats publics occupent de plus en plus une grande place dans notre paysage médiatique. Des hommes politiques, des hommes de médias, des spécialistes dans divers domaines sont assez sollicités pour offrir leurs analyses, leurs points de vue et éclairer les Maliens sur divers sujets. De telles initiatives permettent, progressivement, de réorienter les débats publics vers des espaces appropriés. Les citoyens sont désormais plus édifiés, informés des grands sujets de la nation.

Il faut faire des efforts pour mieux ancrer encore les débats dans le milieu politique. Particulièrement en période électorale où les citoyens sont appelés à effectuer des choix éclairés pour leur avenir. Les débats permettent aux citoyens de mieux affiner leurs choix et découvrir ceux qui sollicitent leurs suffrages.

Retombées démocratiques

L’idée d’instaurer un débat entre les candidats aux élections présidentielles a fait l’objet d’une forte recommandation d’une synergie d’ONG pour des réformes profondes depuis 2020. Pour Aliou Diallo de Doniblog, la communauté des blogueurs du Mali, membre de la « Synergie 22 », l’instauration d’un débat entre candidats aux élections présidentielles permettra aux Maliens de mieux s’imprégner des programmes de société des différents candidats, de mieux les juger, mieux affiner et orienter leurs choix. Mieux, il s’agit de « replacer le citoyen au cœur du processus électoral, parce que les différents candidats sont invités à aller vers les citoyens pour obtenir leurs suffrages ».

Militant du Parti pour l’action civivique et patriotique (PACP),  Kaou Abdramane Diallo, indique que l’idée d’instaurer un débat entre candidats a été longtemps proposée par son parti, dans leur programme politique depuis les élections présidentielles de 2013 ainsi que celles de 2018. Parce qu’ont-ils jugé, à l’époque, que « compte tenu de l’état actuel de notre pays, il n’était plus opportun de mettre les personnes aux charges les plus importantes sans savoir ce qu’ils avaient à proposer pour nous et sans savoir leur parcours. »

Comment procéder ?

Pour Aliou Diallo, l’organisation de débats entre candidats n’est pas une pratique étrangère aux Maliens. Il dira que l’on se souvient des premières élections de notre ère démocratique en 1992 où le président Alpha Oumar Konaré a eu à débattre avec son challenger de l’époque Tieoulé Mamadou Konaté. Pour lui, il faut donc juste réajuster la pratique en l’adaptant au nouveau paysage médiatique de notre pays « en ne donnant pas seulement l’exclusivité de la retransmission de ces débats à la chaîne nationale, mais permettre à beaucoup d’autres stations privées de télévision, de radio et les médias sociaux de diffuser le débat ». Cela va permettre, de son point de vue, d’atteindre le maximum de personnes, d’électeurs possibles pour leur permettre d’effectuer des choix éclairés, basés sur les programmes des candidats. Il ajoute qu’on pourrait le faire en deux volets : une première partie en français et une seconde en bamanankan.

Kaou Abdramane Diallo propose de tenir ces débats au premier et au second tour des élections présidentielles, car cela permettra de dénicher des candidatures fantaisistes et de faciliter le choix des candidats. Et ce sera encore plus pertinent au second tour où les électeurs sont appelés à opérer un choix pour la personne qui va présider aux destinées du pays pendant cinq ans et sans possibilité de revenir sur ce choix. Pour lui, nous avons une structure en place au Mali qu’est le Comité national de l’egal accès aux médias d’État, qui pourrait, à travers des reformes, mettre en place des mécanismes pour décompter, mieux distribuer et équilibrer le temps de parole pour chaque candidat pour ne pas donner l’impression de favoriser un candidat plus qu’un autre.

Il propose, par ailleurs, d’élargir l’instauration des débats aux élections législatives et communales. L’instauration d’un débat aux élections présidentielles constitue un outil pour mesurer la vitalité démocratique et permettra de mieux outiller les citoyens maliens en vue de procéder à de meilleurs choix de candidats.

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