#SiraKura : et si le gouvernement supprimait le concours d’entrée à la fonction publique pour les médecins ?
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#SiraKura : et si le gouvernement supprimait le concours d’entrée à la fonction publique pour les médecins ?

Le taux très faible de recrutement des médecins à la fonction publique fait couler beaucoup d’encre dans un pays qui a l’un des ratios les plus faibles de médecins par habitants au monde.

Une refondation de l’État passe nécessairement par une réforme du système de santé. Cela implique un personnel qualifié pour occuper toute la pyramide sanitaire : des Centres hospitaliers universitaires (CHU) aux Centres de santé communautaires (Cscom). Après 3 ans sans recrutement, seulement 18 médecins généralistes et 31 médecins spécialistes vont intégrer la fonction publique cette année. Un nombre dérisoire, comme d’habitude, par rapport aux besoins et aux médecins disponibles.

Rappelons qu’en 2019, l’ordre des médecins du Mali a recensé 5201 médecins, et chaque année plus de 400 sortent diplômés de la fac de médecine. Pourquoi l’État ne recrute-t-il pas en masse pour combler le besoin en personnel de santé qualifié, voire ne supprimerait-il pas le concours d’entrée à la fonction publique pour les médecins en passant par un recrutement sur étude de dossier à l’instar de nos voisins comme la Côte d’Ivoire ?

L’argument du manque de moyens

Le manque de moyens est l’argument récurrent quand les responsables du ministère en charge de la santé sont interrogés sur le sujet. Cependant, le recrutement de plus de médecins, à l’analyse, va contribuer à la croissance économique, comme nous l’explique Dr Dolo : « L’État peut, par exemple, recruter au moins deux médecins dans chaque Cscom au Mali, qui seront totalement pris en charge par la structure grâce aux frais de consultations et d’autres services tarifés. C’est pareil pour les Centre de santé de référence et les CHU.  En vrai, ce n’est pas un manque de moyens mais de volonté. Il faut l’assumer ». 

La population bénéficiera ainsi d’une meilleure couverture sanitaire, des soins accessibles et abordables. Selon un interne de l’Hôpital du Mali, à Missabougou, sur la rive droite du fleuve Djoliba, « le manque de personnel dans les structures de santé représente un gros manque à gagner pour l’État. » « Beaucoup de patients ont difficilement accès aux médecins dans les structures publiques, ajoute-t-il. Il faut venir très tôt. Certains repartent sans être consultés, cela les incite à se rediriger vers les structures de santé privées, les traditionalistes ou l’automédication. »

La santé n’est pas totalement gratuite au Mali. L’État peut, donc, dynamiser ce secteur en multipliant les infrastructures et en recrutant en masse afin de lui permettre d’être autonome.

Paradoxe

Selon l’annuaire statistique 2018, plus de 900 Cscom ne sont pas tenus par des médecins au Mali. Cela est invraisemblable vu le nombre de médecins sur le marché de l’emploi. Le ratio de professionnel de santé est 6 pour 10 000 habitants, très loin de la norme édictée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), qui est de 23 pour 10 000 habitants, selon la même source. Le personnel de santé publique a plus que jamais besoin d’être renforcé. En plus, il est paradoxal d’avoir à la fois le numerus clausus et le concours d’entrée à la fonction publique pour les médecins. Le numerus clausus limite, au préalable, le nombre de médecins formés.

« Je n’arrive toujours pas à comprendre qu’après huit ans d’études après le bac, j’ai envie de travailler pour mon pays qui m’a formé, mais je ne peux pas ! C’est incroyable ! L’État nous forme que pour le secteur privé, c’est dommage », s’indigne un médecin, candidat malheureux au concours d’entrée à la fonction publique.

Un Mali refondé est prioritairement un Mali avec une meilleur système sanitaire. Et cela passe par un recrutement de masse des médecins. Avec de la volonté et une bonne politique, Il est tout à fait possible de recruter beaucoup plus de médecins et d’aller progressivement vers la suppression du concours d’entrée à la fonction publique pour cers derniers.

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Les commentaires récents (2)

  1. Vraiment en ce qui conserne le recrutement des medecins dans cet pays, on reste bouche B. On ne comprends pas du tout ou se situe le blocage?
    On a besoin du boulot, apres des années d’etude s’il faut que les medecins courent partout non.

  2. Je partage absolument le point de vu de notre confrère , il faut vraiment que l’état revoir le système de recrutement des médecins si non si on continue comme ça un jour viendra nous aurons énormément de problème dans la formation médicale , car pour avoir une carrière universitaire il faut être intégré dans la fonction publique et pourtant il y’a peux de personnes qui sont recrutées ,je donne un exemple aujourd’hui nous n’avons pas de professeur dans certaines spécialités Telles que le service de traumatologie, néphrologie, psychiatrie mais c’est une honte pour notre pays de nos jours. Que le bon dieu nous vient en aide si non vraiment c’est de la merde d’être médecin au Mali .