Après la tenue des Assises nationales de la refondation (ANR), les Maliens attendent désormais la mise en œuvre des recommandations formulées. Nous avons cherché à connaître l’état d’avancement dans leur mise en œuvre.
Les Assises nationales de la refondation (ANR) ont été organisées du 11 au 30 décembre 2021. À l’issue des différentes phases, un total de 516 recommandations ont été formulées. Contrairement aux précédents forums, assises ou grands cadres de rencontres, dont les recommandations ne sont généralement pas suivies d’application, les autorités de transition ont promis que celles issues des ANR seront « entièrement » appliquées. Mieux, les dirigeants qui viendront après la transition sont appelés également à poursuivre le chantier. La refondation, telle qu’on la voudrait au Mali, est sans doute un processus qui s’étend dans le temps.
Avant de passer le relais à de nouvelles autorités issues d’élections, celles qui dirigent le pays actuellement doivent entamer le chantier. Où en sommes-nous déjà dans le processus de mise en œuvre des recommandations ? Qu’est-ce qui a été fait jusque-là ? Nous avons cherché à avoir des réponses à ces questions auprès d’Oumar M. Koné, chef de la Mission d’appui à la refondation de l’État (MARE), la structure chargée d’assister le ministre de la Refondation de l’État dans les réformes institutionnelles et administratives.
Processus en bonne marche
Pour M. Koné, sa structure travaille d’arrache-pied. Il estime que beaucoup d’activités sont en train d’être menées dans ce sens. Comme celles déjà engagées par sa structure de tutelle, à savoir le ministère de la Refondation de l’État. Un atelier de planification stratégique, en date du 6 janvier, a prévalu à la création de la MARE.
En mars, un autre atelier a eu lieu en vue d’élaborer le projet de document de Cadre stratégique de la refondation de l’État. Ce document a traduit en activités et actions les recommandations issues des ANR. Ce qui servira de boussole aux autorités de transition pour entamer solidement le processus de mise en œuvre des reformes prioritaires issues des ANR.
Un comité de suivi-évaluation des ANR a été créé en avril dernier, par décret, mais nous ne savons pas s’il est opérationnel. Ce comité a pour missions de mesurer et d’apprécier l’exécution et les progrès réalisés dans la mise en œuvre des ANR, conformément à son chronogramme établi dans le document de cadre stratégique de la refondation de l’État.
Le 30 avril dernier, un conseil de cabinet d’examens dudit projet de document de cadre stratégique a eu lieu autour du premier ministre de transition, en vue d’y apporter des observations. Ledit document, une fois adopté en Conseil des ministres, consacrera véritablement le début du processus d’exécution des recommandations issues des ANR.
« Les choses bougent »
Mais d’ores et déjà, M. Koné fait remarquer que des activités ont été déjà engagées par les autorités de transition dans le sens de l’application de certaines recommandations, à savoir l’élaboration d’une nouvelle Constitution ; la reconstruction et l’équipement de nos forces armées ; l’inclusion des programmes d’enseignement sur nos valeurs sociétales à l’école ; la dépolitisation de l’administration ; la mise en place d’un système de gestion efficace du personnel de la fonction publique de l’État et des collectivités. Il ajoute que sa structure effectue régulièrement des missions de rencontres avec des partis politiques, des personnes ressources, toujours dans l’esprit de l’application des recommandations issues des ANR.
En somme, pour le chef de la Mission d’appui à la refondation de l’Etat, « les choses bougent pour le mieux » dans le sens de l’application des recommandations issues des ANR. Le processus est enclenché et les Maliens auront progressivement échos de chacune des actions engagées pour ce faire.