#SiraKura : trois raisons d’utiliser la blockchain pour résoudre certains problèmes majeurs au Mali
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#SiraKura : trois raisons d’utiliser la blockchain pour résoudre certains problèmes majeurs au Mali

Méconnu du grand public malien, la blockchain est une technologie révolutionnaire qui permettra de remédier à de nombreux problèmes dans notre pays, selon le blogueur Abdoul Salam Dicko. Dans ce billet, il présente 3 exemples concret d’application de la blockchain au Mali.

La blockchain fait généralement penser aux cryptomonnaies comme le bitcoin. Elle a, cependant, d’autres domaines d’application. C’est un grand registre digital qui a la particularité d’être totalement décentralisé, vérifiable et très sécurisé. C’est donc une révolution dans le numérique. Les trois mots à retenir sont : sécurité, transparence et décentralisation des données. Beaucoup de pays et d’entreprises exploitent l’énorme potentiel de la blockchain. Et pourquoi pas le Mali ? Voici trois problèmes qu’elle pourrait résoudre :

1. Tracer les marchés publics

Imaginez un grand registre public qui répertorie toutes les actions liées aux marchés publiques de l’appel d’offre jusqu’à l’exécution avec toutes les phases de paiement accessible à tous. Et où des cellules de surveillance, les médias et les citoyens auraient la possibilité de contrôler l’ensemble du processus et déceler, le cas échéant, des tentatives de corruption. Cela est bel et bien possible avec la blockchain.

2. Mettre fin aux litiges fonciers

Le cadastre malien est mal géré au Mali. Les litiges fonciers sont très fréquents. La technologie blockchain peut permettre de remédier à cela grâce à un cadastre virtuel géré par des cellules reparties à travers le pays. Le Ghana a montré l’exemple en mettant au point une blockchain en partenariat avec l’ONG Bitland. Séga Diarrah, journaliste et analyste politique, s’est penché sur le problème avec une analyse profonde dans son livre blanc intitulé La Blockchain dans la prévention et la gestion des conflits sociaux en Afrique : cas du foncier au Mali.

3. Détecter les faux diplômes

Les faux diplômes sont monnaie courante au Mali. Afin de garantir l’authenticité et la traçabilité des diplômes, l’État malien peut envisager une plateforme blockchain où sont répertoriés tous les diplômes et certifications délivrés au Mali en collaborant avec tous les établissements privés. Cela faciliterait grandement les vérifications lors des concours et des recrutements.

Il est, pour le moment, difficile de se prononcer sur les effets à long terme de l’usage de la blockchain. Cependant, cette technologie impactera sûrement de nombreux domaines. Les pays en voie de développement, notamment le Mali, constituent un champ d’exploration exceptionnel.

Il reste à espérer que les autorités réalisent les vrais enjeux, comme nous le rappelle M. Mamadou Diallo, membre fondateur d’Internet society Mali – ISOC : « Au Mali, les innovations sont mal perçues à cause des lourdeurs administratives et du fait que les décideurs ne comprennent pas les enjeux. Il faut qu’ils acceptent d’écouter les techniciens du sujet, qui ont un avis éclairé. Dans le cas de la blockchain, le gouvernement malien doit lever une mission pour étudier l’évolution dans les pays comme le Nigeria ou la Centrafrique qui l’ont adopté. »

Ousmane Bamba, professeur en droit des technologies, de son côté, se demande si seraient « assez ouvertes sur le sujet. » « La digitalisation n’est pas notre fort, car elle amène la transparence et il y a un lobby qui n’aime pas que les choses soient transparentes. La blockchain va tôt ou tard faire partie de nos vies. Nous devons nous positionner à l’instar des autres pays ou accepter de prendre un retard considérable », regrette-t-il. Ousmane Bamba, professeur en droit des technologies. « Mais est ce que les autorités seront assez ouvertes sur le sujet », s’interroge-t-il. Avant de poursuivre : « La digitalisation n’est pas notre fort, car elle amène la transparence et il y a un lobby qui n’aime pas que les choses soient transparentes. La blockchain va tôt ou tard faire partie de nos vies. Nous devons nous positionner à l’instar des autres pays ou accepter de prendre un retard considérable. »

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