La cour d’assisses de Bamako a ordonné la libération de Amadou Aya Sanogo et ses 15 co-accusés dans l’affaire dite des « 21 bérets rouges ».
« Mali : la cour d’assisses de Bamako ordonne la fin sans verdict du procès de l’ex-putschiste Amadou Sanogo », rapporte Radio France internationale.
« La cour a invoqué une loi controversée adoptée en 2019 au nom de la réconciliation et offrant la possibilité de l’amnistie ou de la grâce aux auteurs de certains crimes perpétrés pendant la crise de 2012. Il a également invoqué un accord de dédommagement conclu entre l’État et les parties civiles », précise RFI.
Selon plusieurs sites maliens, le porte-parole de la partie civile dans cette affaire, Ismaëla Fané, a annoncé sa démission dans la foulée de cette décision. Il s’est dit « déçu » du verdict.
Plusieurs organisations de défense des droits humains et des victimes ont haussé le ton contre l’application de loi d’entente nationale dans le cadre de cette affaire. Dans les colonnes du quotidien Le Républicain, Aguibou Bouaré, le président de la Commission nationale des droits de l’homme(CNDH) du Mali rappelle que la loi d’entente nationale, dans son article 4, soustrait expressément de son champ d’application «[…] les crimes de guerre, les crimes contre l’humanité, les viols, les conventions internationales et africaines relatives aux droits de l’Homme et au droit international humanitaire et tout autre crime réputé imprescriptible », rapporte le quotidien bamakois.
« Pour une justice équitable »
Et au président de cette institution d’appeler les autorités maliennes d’inscrire la « lutte contre l’impunité au cœur des préoccupations ».
« Le cri de cœur de Mohamed Mamata Touré : le corps d’une mère ou une loi d’entente nationale », titre L’Aube. « Lequel des deux est sacré et que nous devons préserver dignité et honneur oblige ? », s’interroge M. Touré. Avant d’ajouter :« C’est pas aujourd’hui plus que jamais que tous les Hommes doivent sortir pour prouver aux Femmes que nous sommes réellement des Hommes et non des hommes. »
« Pour une bonne JUSTICE juste et équitable, mettons la Dame AMINA SOUMARÉ a la place de notre Mère, sœur, épouse, cousine amie et collègue tout en regardant dans les rétroviseurs et penser au jour où nous avons prêté serment pour ne dire que le Droit», exhorte-t-il.
Le procès de l’affaire dite des « 21 bérets rouges » avait repris le 11 mars dernier, après plusieurs reports. Amadou Aya Sanogo et ses 15 co-accusés étaient soupçonnés « d’enlèvement de personne, d’assassinat et complicité d’assassinat ». Avec cette libération, ces charges tombent. Mais la partie civile pourrait intenter une autre plainte pour viol, selon des sources proches du dossier.