Dans ce témoignage poignant, Mamadou évoque le souvenir de son père, décédé de Covid-19, et encourage à la vaccination contre la maladie.
« Papa était à six mois de la retraite. Cette nouvelle vie l’enthousiasmait. Il avait plusieurs projets en tête. Il projetait de retourner au village pour apporter sa contribution à sa collectivité. Avec ses 35 ans d’expérience dans le développement communautaire, il était devenu une espèce rare dans son domaine. Mais il n’aimait pas qu’on l’appelle « expert », estimant que ce terme est galvaudé.
Dix ans plus tôt, mon père avait investi environ 50 millions de francs CFA dans une ferme. Chaque week-end, papa nous y emmène mes frères et moi. Les revenus de la ferme servaient à payer les dépenses courantes de la famille et les projets politiques de papa. Il ambitionnait de se consacrer davantage à la politique, une fois à la retraite.
A cet effet, il parrainait des associations de jeunes, organisait des formations professionnelles au profit des femmes. Aussi, lors des fêtes religieuses, il comblait de cadeaux des enfants démunis et des orphelins. Au quartier, il était devenu une notoriété. Il est présent à toutes les réunions importantes concernant le quartier.
Par ailleurs, il avait gardé des liens forts avec les parents restés au village. Chaque Tabaski, toute la famille part fêter à Mopti, dans un son village natal. C’était des beaux moments de communion, de fraternité. Ces retrouvailles sont empreintes d’accolades, et de joie de vivre. Bref, c’était un retour aux sources.
Trop tard !
Papa avait hâte de partir à la retraite pour pouvoir retrouver assez souvent les miens. Il lui restait encore six mois de service avant de faire valoir ses droits à la retraite, lorsqu’un jour, il est revenu du bureau avec une toux. La toux a persisté pendant trois jours. Les médicaments n’ont pas fait d’effet. Il a commencé avoir de la fièvre et perdait progressivement l’appétit.
C’est alors que nous l’avons conduit au centre de santé. Le médecin l’a ausculté et demandé qu’on fasse des examens supplémentaires. C’était le début de la pandémie de la Covid-19 au Mali. En ce moment, le diagnostic de la maladie n’était pas assez précis. Nous avons donc cru à une toux sévère. La situation se dégradait un peu plus chaque jour. Finalement, nous l’avons amené à l’hôpital. C’était trop tard ! Il avait de la peine à respirer. Le verdict tombe : papa avait la Covid-19, son pronostic vital était engagé.
Papa était diabétique, ce qui laissait peu de chance de survie dans son cas, avec une comorbidité. Trois jours après son admission à l’hôpital, il est plongé dans un coma. Il est resté une semaine dans cette situation, accroché à la vie, avant que son cœur ne lâche définitivement.
Mon père aurait pu vivre plus, s’il n’avait pas attrapé le coronavirus quatre mois plus tôt. Un vaccin aurait pu le maintenir en vie et lui permettre de réaliser ses rêves. Trop tard ! Vous et vos proches, vous avez la chance de bénéficier gratuitement d’un vaccin efficace contre la maladie. Profitez-en et attachez-vous à la vie.»
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