Éducation : un mal nommé falsification des bulletins de notes
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Éducation : un mal nommé falsification des bulletins de notes

Aux multiples problèmes structurels de l’éducation, est venue s’ajoute la falsification des bulletins de notes par les élevés. Le trafic de notes est devenu chose courante.

Le fléau existe à trois niveaux : soit c’est l’élève qui falsifie son bulletin à l’insu des parents et des responsables scolaires, soit les parents d’élèves exigent à l’administration scolaire de modifier les notes pour que leurs enfants puissent être admis en classe supérieure. Dans certains cas, c’est l’établissement lui-même qui décide de gonfler les notes dans les classes d’examen pour l’image de l’école et donner plus de chances aux élèves de réussir.

Falsifier un bulletin de notes n’a jamais été aussi facile pour les élèves avec la démocratisation des technologies de l’information.  Les astuces ne manquent pas pour falsifier son bulletin et faire balader ses parents durant toute l’année scolaire.

Se procurer un cachet de l’administration scolaire ou se faire une copie de ce cachet est chose aisée pour les élèves. Il suffit juste de se rendre dans un point où les cachets sont confectionnés.

Parents et établissements scolaires complices

Cela est dû au manque de suivi des parents et le manque de communication avec l’établissement scolaire. Des jeunes en font même un business, ignorant la gravité de ce délit passible de prison. « Des groupes WhatsApp se forment après chaque composition de trimestre pour ceux qui veulent la moyenne. Je connais beaucoup de jeunes qui font ça. Personnellement, je pense que ça ne sert à rien de se mentir à soi-même et ça finit toujours par rattraper », me confie un ami.

Cette pratique devient plus inquiétant quand ce sont les parents et les responsables scolaires eux-mêmes qui s’y adonnent. Certains établissements privés sont plus préoccupés par l’effectif que par la qualité de l’enseignement. Cela explique le laisser-aller. « Ma conscience me gronde très souvent mais si je refuse de faire passer un élève, ses parents le transfèrent dans un autre lycée, qui accepte », se défend un proviseur de lycée à Bamako. Les parents, plus soucieux par l’obtention d’un diplôme que par le niveau, veulent juste que leurs enfants soient admis en classe supérieure.

Prise de conscience

En ce qui concerne la falsification par les élèves, la meilleure solution, c’est la numérisation des bulletins et l’envoi automatique aux parents via email ou WhatsApp. Mais difficile de résoudre le problème si les parents et les responsables eux-mêmes s’adonnent à la pratique.

« C’est triste de voir notre système éducatif tomber si bas. Ce problème de falsification de masse est une suite logique de la corruption qui gangrène notre pays. », regrette un cadre du ministère de l’Éducation nationale.

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