Le monde est en perpétuelle évolution. Notre manière de parler aussi. A Bamako, plusieurs expressions sont entrées dans le langage courant.
Fopatey, anbe gnokonbolo, kow bey, etc. : à Bamako, il est difficile de ne pas entendre ces expressions glissées dans les conversations entre jeunes, dans les grin et ailleurs. Mélangées à la langue française ou au bamanankan, ces expressions trouvent en partie ou entièrement leur origine dans ces deux langues. Mais difficile de savoir d’où elles sont parties ou à qui les attribuer exactement. On sait cependant qu’elles viennent des quartiers populaires avant d’être propulsées par les rappeurs et les humoristes de la nouvelle génération. Très vite adoptées par la jeunesse, elles sont désormais très employées dans les discussions quotidiennes des Bamakois. Allons à la découverte de cinq expressions parmi les plus utilisées.
1. Okelendo
Okelendo est une expression qui s’emploie pour confirmer un dire, montrer son consentement à un fait, une proposition. Lorsque quelqu’un, par exemple, vous dit quelque chose que vous approuvez, vous pouvez répondre : « Okelendo ». On pourrait le traduire par « c’est exactement cela », ou tout simplement « d’accord ».
2. Kow bey
Cette expression composée de kow, qui peut signifier en bamanankan affaires, problèmes ou encore choses et bey qui, littéralement, se traduit par : est ou sont là. Elle s’emploie comme une interjection exprimant un étonnement, une joie, une mise en garde. Tout dépend du ton. Propulsée par l’humoriste Claba, qui l’emploie fréquemment dans ses vidéos, kow bey est l’un des termes les plus utilisés à Bamako. Assez flexible, il peut encore exprimer : « il se passe des choses ». Comme on dit, kow bey, Bamako kow bey.
3. Fopatey
Dans cet argot, on retrouve et du français et du bamanankan. Pour faciliter la compréhension, on pourrait l’écrire : faux pas tey. La traduction peut donner : « il n’y a pas de faux pas », comme pour dire : « sans souci », « sans problème ». Ton ami te dit, par exemple, qu’il aimerait que vous vous retrouviez demain à tel endroit, telle heure. Si tu réponds : « fopatey », cela signifie que tu ne lui poseras pas de lapin. En cas d’empêchement, tu peux répondre : « Dara bey », une autre expression très utilisée. Dara au Mali, ou encore dra en Côte d’Ivoire, est un terme pour exprimer la déception, la honte, l’humiliation, l’impossibilité. Bey étant le contraire de tey en bamanankan. Dara bey veut dire qu’il y a un problème.
4. A dan de do/ A dan
A dan de do ou A dan tout court s’emploie pour exprimer une satisfaction. Littéralement, il exprime la limite, le paroxysme en langue bamanankan. On le sort généralement pour montrer qu’on est fier, impressionné par ce qu’on a vu, fait ou entendu. Exemple : la voiture de mon oncle, a dan de do trop! Cela veut dire qu’on aime bien la voiture de l’oncle.
5. Anbe gnokonbolo
Quand quelqu’un vous le dit, il vous exprime son amitié en quelque sorte. C’est un terme pour dire : « on est ensemble, c’est la famille ». Ou encore : « on garde le contact ». Il va un peu plus loin pour exprimer tout ce qui va dans le sens de l’étroite collaboration. Le rappeur KJ a une chanson qui s’intitule ainsi.
La liste est loin d’être exhaustive. D’autres termes comme Tchialé, Kouman ka missin, A kouman te kai, Indou, I ma choua sont également très utilisés. Appréciées par les uns, mal perçues par les autres, ces expressions ont tout de même fini par s’imposer. De quoi donner du travail aux sociolinguistes !
Bonjour /bonsoir ! Je crois que, la paternité de l’expression « Kow bey » reviens à « Amadou Barry « , utiliser dans le Morceau de Moussa Tièfari.
Bonjour /bonsoir ! Je crois que, la paternité de l’expression « Kow bey » reviens à « Amadou Barry « , utiliser dans le Morceau de Moussa Tièfari.
C’est pas faux ,il y’a tellement de terme utilisés a Bamako qu’on ne peut pas tout cités
Très intéressant.