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Mali : surprises et incohérences du gouvernement Cissé

Attendu depuis deux semaines, c’est le dimanche 5 mai que la liste du nouveau gouvernement a été dévoilée. Une équipe pléthorique (38 ministres), avec des nominations inattendues et parfois difficilement compréhensibles.

La surprise a été de taille de voir entrer au gouvernement certaines figures politiques comme Tiebilé Dramé, ancien directeur de campagne du candidat de la plateforme « Ensemble, restaurons l’espoir », Soumaïla Cissé, arrivé deuxième à l’élection présidentielle de 2018. Celui-là même qui avait refusé de reconnaitre la victoire d’IBK.

Il remplace Kamissa Camara au ministère des Affaires étrangères et de la Coopération internationale. Pour mémoire, Tiébilé Dramé, chef du Parti pour la renaissance africaine (Parena), s’est posé en véritable pourfendeur du régime durant tout le premier quinquennat d’IBK.

Un pro-Constitution à la réforme constitutionnelle

Amadou Thiam, ex-vice-président du mouvement anti-révision constitutionnelle « Antè A bana, Touche pas à ma Constitution » dont les actions avaient poussé le président IBK à surseoir à la reforme en 2017, est nommé ministre des Réformes institutionnelles et des Relations avec la société civile. Entendez par là que c’est lui qui, grande incohérence, devrait désormais mener le projet de révision constitutionnelle dans les jours à venir.

Racky Talla et son homologue Pr. Abinou Temé sont remerciés et remplacés respectivement par Oumar Hamadoun Dicko et Dr Témoré Tioulenta au ministère de la Fonction publique et de l’Éducation nationale. Pour couronner le tout, on assiste au retour de Housseini Amion Guindo dans le bivouac d’IBK au ministère de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement durable. Alors qu’à quelques mois de la présidentielle, il avait démissionné du ministère de l’Éducation pour se présenter contre IBK, qu’il a fini par soutenir au second tour comme il l’avait fait en 2013, donnant ainsi un léger sentiment de dissonance.

Chaises musicales

Dans ce gouvernement, des permutations invraisemblables ont été constatées. Par exemple, Kamissa Camara s’occupera désormais du ministère de l’Économie numérique et de la Prospective. Quant à Arouna Modibo Touré, qu’elle  remplace à ce poste, il est désormais à la tête de la Jeunesse et du Sport. Auparavant ministre des Maliens de l’Extérieur, Yaya Sangaré occupe dans ce nouvel attelage gouvernemental le portefeuille de la Communication, chargé des Relations avec les institutions et Porte-parole du gouvernement.

Enfin, Amadou Koïta, anciennement ministre de la Jeunesse et la Reconstruction citoyenne, reprend le portefeuille de Yaya Sangaré. Il est évident que ces hommes et femmes ne peuvent pas sauter avec brio d’un domaine à un autre.

Faire de la place à tout le monde

Dans ce gouvernement dit « de large ouverture », on assiste à un jeu de postes crées juste pour faire de la place à tous. D’autres diront que c’est pour le partage du gâteau. Ils n’ont pas tout à fait tort quand on sait que, par exemple, il y a un ministère pour la Cohésion sociale et un autre pour le Dialogue social ainsi qu’un troisième pour la Solidarité. Trois ministères qui peuvent constituer un seul pourtant.

Un autre cas est de celui de l’Éducation. En plus d’un ministère de l’Éducation nationale, il y a un ministre secrétaire d’État pour l’Éducation. On fait le même constat dans le domaine du foncier où deux ministères ont été créés : celui des Domaines et des Affaires foncières et un autre intitulé ministère de l’Habitat, de l’Urbanisme et du Logement social.

J’ose tout de même espérer que ce gouvernement prendra le plus vite possible à bras-le-corps les angoisses les plus urgentes du moment, à savoir le retour de la paix, et l’amélioration des conditions de vie.

 

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