Tribune : les Maliens à la recherche du « sauveur » perdu
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Tribune : les Maliens à la recherche du « sauveur » perdu

Depuis l’avènement de la rébellion de 2012, les Maliens sont presque déboussolés. Chacun veut un guide pour dire haut ce que la majorité pense bas. Mais jusque-là, nous sommes à la recherche d’un sauveur, selon le blogueur Moussa Ahmar.

Les Maliens sont perdus et ne se retrouvent plus. Dans les grins, sur les réseaux sociaux, chacun y va de son commentaire, parle plus fort que les autres, fait quelques vidéos pour les poster. Dans la foulée, ce dernier devient  le nouvel  homme fort ou le « guide ».

De Madou ka journal à Ras bath en passant par Clément Dembélé  et enfin Salif Keïta, tous ont, tour  à tour, été considérés comme des sauveurs, des « guides ».

Si Madou Ka journal a longtemps critiqué le régime, force est de reconnaître qu’avec le temps il a perdu de sa crédibilité. Il fut un temps où j’étais parmi un de ses grands abonnés sur Facebook.

Ras Bath, le « guide » (selon ses partisans), a le verbe facile et beaucoup se retrouvent dans sa façon de faire. Mais depuis sa sortie pour défendre la France ou son refus de critiquer la France, il a perdu beaucoup en popularité.

Le dernier sauveur

Clément Dembélé, qui veut lutter contre la corruption, était jusque-là un inconnu. Du jour au lendemain, il crée la Plateforme contre la corruption et le chômage (PCC), qui a dû créer un malaise au sein du Collectif pour la défense de la République (CDR). Je ne comprends pas cette rivalité entre le CDR et la Plateforme contre la Corruption et le chômage (PCC), si tous les deux œuvrent pour les Maliens. Là également, il y a de quoi se poser des questions sur les objectifs de chacun.

Le denier sauveur en date est Salif Keïta. Longtemps adulé par les Maliens grâce à sa musique, l’homme a fait une sortie fracassante où il tacle très fort la France et son président. Cette sortie, en langue locale bamanakan, a été écoutée et réécoutée par les Maliens d’ici et d’ailleurs, valant à Salif Keïta une place sur  la liste des sauveurs.

Après avoir suivi les réactions des Maliens, j’arrive à la conclusion que nous sommes plutôt à la recherche  d’un suiveur et non d’un sauveur. Car aucun de ces gens ne peut sauver le Mali. Leurs dénonciations n’ont pas permis de libérer les zones conflictuelles, leurs prises de becs n’ont pas, ne pourront en aucune manière changer la politique française au Mali et, pire, risquent d’avoir l’effet du chien aboyant face à la caravane qui passe.

Des marches pour rien

Lorsque je vois Oumar Mariko, député à l’Assemblée nationale, partir accueillir Salif Keïta à l’aéroport, je me dis qu’il oublie que c’est lui l’élu et que c’est son rôle de dénoncer et de lutter pour la patrie. Il ne doit pas être un suiveur. Je me dis aussi qu’il est dans son rôle de nouveaux hommes  politiques qui font tout pour être vus.

Aux Maliens, je dirai qu’il faut mettre la pression sur l’Assemblée nationale pour trouver le moyen de faire changer la politique française, à défaut d’inviter les pays qui se disent amis du Mali à jouer carte sur table.

Il y a quelques jours, les Bamakois sont sortis pour  accueillir Salif Keïta et bientôt une plateforme en son nom verra le jour. Demain ou après-demain, ils iront marcher comme à l’accoutumée. Une flopée de  marches qui,  hélas, ne donneront rien,  à part salir le Boulevard de l’Indépendance  à Bamako et finir le peu de gaz lacrymogènes dont disposent nos forces de l’ordre.

Les opinions exprimées dans ce billet sont celles de l’auteur et ne sauraient engager Benbere.

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Les commentaires récents (2)

  1. Les maliens c’est pas la peine quand vont ils s assumer toujours chercher des coupables d’abord att le chef des rebelles maintenant la France .eh malien