Menacée par la concurrence, la forge traditionnelle fait de la résistance
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Menacée par la concurrence, la forge traditionnelle fait de la résistance

La forge traditionnelle n’est plus sollicitée comme avant. Elle fait face à une concurrence de produits importés. Malgré tout, elle fait de la résistance. 

Assis entre le feu et des métaux,  frappant un métal rougi posé sur l’enclume, avec un marteau afin de  lui donner une forme. Ou encore versant de l’aluminium dilaté dans un trou pour former un outil…C’ est à cela que ressemble toujours le quotidien du forgeron traditionnel.

Malgré la rudesse de la concurrence étrangère, dont les objets envahissent le marché local, les forgerons ne désespèrent pas dans l’exercice de leur  métier. Aussi, l’initiation dans ce métier ne demande-t-il plus d’être descendant de cette caste, longtemps gardienne de la tradition.

La forge était destinée à une classe sociale spécifique : les forgerons. Grâce à leur art, ils occupaient une place importante dans la société. Les outils de production agricole comme la daba, la charrue ou encore des objets esthétiques tels que les bracelets relevaient jadis de leurs compétences.

Apanage des forgerons

De nos jours, avec l’avènement de la modernité, la forge n’est plus l’apanage des forgerons. Tout le monde peut apprendre le métier et l’excercer. Elle est devenue un métier comme tout autre. Mahamane Doumbia, jeune forgeron résidant à Bamako, explique comment il s’est  retrouvé dans le métier : « J’ai hérité ce métier de mon père. Mais au regard de l’élan avec lequel le monde évolue aujourd’hui, il à tendance à perdre sa valeur et c’est pourquoi les forgerons l’ont ouvert à toute personne qui aimerait faire le travail de la forge. » Pour lui, ce métier n’a pas trop sa place dans le monde actuel où les gens affluent vers la modernité.

D’autres forgerons restent encore dans ce domaine pour perpétuer l’héritage ancestral et le léguer à la génération future. Pour ces derniers, il est important de sauvegarder ce métier bien qu’il soit menacé par la concurrence. Du côté de la clientèle, certains ont une préférence particulière pour les produits issus des forges artisanales. « Je vis de ce métier aujourd’hui. Je l’ai exercé dans les zones d’extraction d’or et, aujourd’hui, je le fais à Bamako », confie Bakary Diarra, un forgeron résidant à Sirakoro Méguétana, dans la commune rurale de Kalabancoro(Koulikoro).

Performance des produits 

Les clients se disent satisfaits des productions de la forge artisanale malgré la cherté leur. « Les produits des forgerons sont les meilleurs et ils sont aussi résistants. Par exemple, une jarre ou encore une marmite peut faire jusqu’à dix ans », témoigne Fatoumata Djigué, ménagère. « Notre théière à base d’aluminium existe depuis que nous n’étions pas encore nés et aujourd’hui nous continuons de l’utiliser. Ces produits sont performants, sont faits à base d’aluminium pur.»

Mohamed Traoré, diplômé en droit à l’ex-FSJP (Faculté des sciences juridiques et politiques de Bamako), a appris à forger auprès de son tuteur durant ses années d’études à Bamako. Il se fait un gain important au Congo-Brazzaville avec ses marchandises. « Durant mes études à Bamako, ce métier me plaisait beaucoup. J’aimais leur créativité et j’ai voulu m’y lancer. Mais, en réalité, je ne savais pas que j’allais en vivre à la longue », témoigne-t-il.

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