Pour contribuer à l’assainissement de son quartier et de la ville de Kayes, Feriman Berthé a décidé de ramasser les ordures ménagères. Elle ne cède face au regard de la société et continue d’exercer sa profession.
Secrétaire bureautique et transitaire de formation, Feriman Berthé ramasse depuis 2 ans les ordures ménagères. Son objectif est de rendre son quartier, Bencounda, propre afin de contribuer à l’assainissement de la ville de Kayes, affirme- t-elle. Née à Sikasso et installée à Kayes avec ses parents, elle s’attire la colère des concurrents et les jugements de la société.
« Beaucoup estiment que le ramassage des ordures est réservé aux hommes. Je réponds en leur disant qu’il n’y a pas de travail fait pour les hommes et d’autres pour les femmes. C’est une question de courage. Mes concurrents pensent que je vais bousculer l’ordre », confie-t-elle.
La jeune femme pense que c’est parce qu’elle a décidé d’en faire son activité que cela gêne. Sinon que les femmes ramassent les ordures dans leur foyer. « Dès que l’enjeu devient économique, ça crée des frustrations », dit-t-elle.
Encouragée par des clients
Feriman a réussi à bousculer l’idée selon laquelle le ramassage d’ordures est l’affaire des hommes. Ce qui lui vaut aujourd’hui une admiration chez bon nombre de ses partenaires.
Mohamed Dansoko, l’un de ses clients, témoigne du courage et de la ténacité de cette jeune fille à qui il a donné le marché de ramassage de ses ordures ménagères. Car explique-t-il, c’est une fille à aider. « De nos jours, nous voyons certaines filles courir après des aventures sans issue. Mais Feriman a décidé d’exercer ce métier pour gagner dignement sa vie, et il faut l’encourager. »
A ses débuts de ramasseuse d’ordures en charrette, Fériman Berthé était mal vue par certains habitants qui doutaient de sa bonne moralité. D’autres voyaient en elle « une dépravée », glisse-t-elle en souriant.
Aujourd’hui, elle ramasse les ordures en moto-tricycle. Célibataire sans enfant, elle a fait face aux agressions verbales et a été traitée de fille qui ne se marierait jamais. « On me disait que je n’allais jamais avoir un homme en ramassant les ordures. Le temps les a fait mentir, car cette année j’ai eu un mari », déclare-t-elle, souriante.
Donner l’exemple
Travaillant avec 4 de ses frères, Feriman Berthé à plus d’une centaine de clients et peut faire un chiffre d’affaires d’au moins 100 000 mille francs CFA par mois. En plus du ramassage d’ordures, elle vend au marché de son quartier avant ses heures de ramassage. Pour Aya Cissé, vendeuse au petit marché de Bencounda, Feriman est le genre de fille que toute mère de famille voudrait avoir.
Dans le souci de voir les femmes s’épanouir, elle les exhorte à se battre quelle que soit leur position dans la société pour effacer l’image d’une femme qui tend toujours la main aux autres. Comme Feriman Berthé, plusieurs femmes exercent de plus en plus de métiers autrefois considérés comme réservés aux hommes. Il revient aux autorités d’appuyer ces femmes qui se distinguent par leur bravoure dans leur domaine et inciter les jeunes femmes diplômées à l’entreprenariat.
Je suis ravie de trouve ce si merci à vous