#OùEstMonÉtat : à Kayes, des services publics saccagés attendent d’être réhabilités
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#OùEstMonÉtat : à Kayes, des services publics saccagés attendent d’être réhabilités

Plus d’une année après le saccage de la préfecture et du commissariat de police du 2e arrondissement de Kayes, à la suite du décès du jeune Seyba Tamboura, ces services attendent toujours d’être réhabilités.

Le 12 mai 2020, les populations kayesiennes se sont réveillées sous le choc. Un jeune motard, du nom de Seyba Tamboura, s’est fait tirer dessus par un policier qui n’était pas en service. Très vite, la nouvelle de son décès a fait le tour de la ville et des réseaux sociaux.

Écœurés et meurtries, la réaction de certains jeunes fut brutale. Ils ont tout de suite saccagé et incendié le commissariat de police du 2e arrondissement de la ville, la préfecture ainsi que la sous-préfecture. Bon nombre de postes de police et de panneaux de signalisation n’ont pas échappé à la colère de ces jeunes qui ont dressé des barricades en brûlant des pneus.

Insécurité grandissante

Après le décès du jeune Seyba, des gens sur place ont lynché le policier. C’est de justesse que celui-ci a échappé à la mort. Après une nuit mouvementée, les jeunes se sont rendus très tôt au commissariat. Ils ont chassé les agents, et mis le feu aux bâtiments. Ensuite, ils ont convergé vers la préfecture pour y mettre le feu.

Si la ténacité de la police a permis de récupérer certains matériels volés, beaucoup ont été consumés par le feu. En plus des dossiers administratifs parmi lesquels des cartes Nina (Numéro d’identification nationale), le feu a détruit la salle des archives de la préfecture. Un cas similaire s’était produit à Kéniéba, dans la même région de Kayes, en 2018. Là aussi, les cartes d’électeurs et des documents sont partis en fumée.

Après le saccage du commissariat, les manifestants avaient tout emporté : ordinateurs, armes, munitions, chaises et même des tenues policières. Cette situation a engendré une insécurité grandissante à Kayes. Les attaques et les cambriolages sont devenus monnaie courante, car les bandits savaient que le commissariat ne fonctionnait pas. On se rappelle toujours de l’arrestation du faux commissaire de police, qui avait participé au saccage et qui avait emporté la tenue du commissaire et même un congélateur. Sortant les nuits dans cette tenue avec les galons de commissaire pour intimider, l’intéressé a fait beaucoup de victimes dans la ville avant d’être arrêté par le 1er arrondissement.

En attente de réhabilitation  

Seize mois après ces malheureux évènements, la préfecture, la sous-préfecture ainsi que le commissariat de police concerné n’ont toujours pas été réhabilités. Ils ont été délocalisés. Le poste de police du quartier ATT-Bougou, un minuscule bâtiment, accueille les agents du 2e arrondissement de police. Quant à la préfecture et la sous-préfecture, elles sont actuellement logées à la Direction régionale de la jeunesse. Les panneaux de signalisation endommagés lors de cette manifestation sont aussi toujours non opérationnels. Une énorme perte pour le trésor public.

Pour éviter de tels excès, la justice doit sévir sévèrement contre les auteurs des bavures et ceux qui pillent en détruisant les bâtiments administratifs. Les jeunes auraient dû faire une marche pacifique pour montrer leur indignation et laisser la justice faire son travail. Le mal est déjà fait. Les populations ont beaucoup souffert à la suite de l’arrêt de ses services incendiés. Alors, pour atténuer leur souffrance, l’État doit réhabiliter et équiper ces services à nouveau.

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