#SiraKura : il faut recomposer le Conseil national de transition conformément à la Charte
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#SiraKura : il faut recomposer le Conseil national de transition conformément à la Charte

Au Mali, les Assises nationales de la refondation ont recommandé la recomposition du Conseil national de transition (CNT), qui fait office d’organe législatif, conformément à la Charte. Les autorités ont visiblement choisi plutôt de l’élargir.

Avec la nouvelle Charte, adoptée par l’organe législatif de la transition lors de sa séance plénière du 21 février 2022, le nombre des  membres du Conseil national de la transition est passé de 121 à 147. Auparavant, les Assises nationales de la refondation, tenues courant décembre 2021, ont recommandé de recomposer cet l’organe. Au départ, le nombre fixé par la Charte, faut-il le rappeler, était de 121 membres se voulant représentatifs de « toutes les couches sociopolitiques du pays. »

Avant, pendant et après même les ANR, les autorités maliennes ont promis que les recommandations issues de ces rencontres seront « exécutoires » et tenues d’application même aux futures autorités qui viendront au pouvoir après la période transitoire. Le sort réservé à l’application de la recommandation sur la recomposition du Conseil national de transition (CNT) donne malheureusement un mauvais signal pour le reste à venir. Car force est de constater que cette recommandation n’a pas été appliquée à la lettre, si l’on s’en tient à l’esprit qui a pourtant soutenu la tenue des ANR.

Contournement

Faut-il le rappeller, depuis sa mise en place, le Conseil national de transition est la cible de nombreuses critiques. Pour bon nombre de citoyens, certains membres ne méritent pas d’y être. Ces derniers sont pointés du doigt pour leur moralité douteuse, d’autres mis en cause pour leur capacité intellectuelle à jouer le rôle combien important de « parlementaire » en cette période si importante pour l’avenir du pays.

C’est, d’ailleurs, la raison pour laquelle beaucoup de nos compatriotes sont opposés à toute idée de révision constitutionnelle sous la transition. Car ne voulant surtout pas que les membres qui constituent le CNT en l’état soient ceux-là même qui participent à l’élaboration ou à l’adoption préréférendaire de quelque projet de Constitution.

Coup porté aux ANR

Avec les Assises, l’occasion était donnée aux autorités de « réparer les erreurs du passé » et de rendre l’organe législatif plus « consensuel et crédible ». Malheureusement, nos autorités ont décidé de contourner l’application de cette recommandation en décidant d’ajouter 26 nouveaux membres aux 121 déjà en poste. Ce qui ne répond pas du tout à la volonté exprimée des Maliens lors des Assises nationales de la refondation.

Au lieu de recomposer le CNT en partant sur de nouvelles bases, tel que recommandé par les milliers de participants, les autorités de transition ont décidé de maintenir les anciens membres à leur poste tout en les faisant rejoindre par de nouveaux membres. Sans doute un premier coup porté aux recommandations des ANR. Ce qui ne présage pas, pour l’instant, d’un avenir prometteur pour l’application correcte des autres recommandations.

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